|
|
|
Laine ~ Acid Head will join the Black Parade |
| Laine Age : 31 Humeur : Boarf.
| message posté le Lun 26 Juil 2010 - 20:33 dans Laine ~ Acid Head will join the Black Parade | • • | • • | [ Heu... Rating M+ ? 8D] I- 1, 2, 3, viens donc avec moi.
|
Prénom et/ou pseudo : Laine. Âge : 15 ans. Origines : États Unis (Louisiane, Bâton Rouge). Arrivée : Août 1975. Manie, habitude : Un morceau de buvard régulièrement, entre deux expériences. Mais ça, c'était avant. L'habitude qu'il a toujours gardé, c'est de crayonner à grand renfort de noir ses yeux verts. Marque : Au dessus du bassin droit - Une spirale Groupe : Bleu.
|
II- 4, 5, 6, je suis ta hantise.
Quand il se réveilla, le visage dans le caniveau, la première chose que Laine pensa fut: « Eben va encore se foutre de ma gueule. » L'adolescent se redressa tant bien que mal, puis s'assit sur le rebord du trottoir en grimaçant pour observer les dégâts: vêtements tachés et déchirés, genoux et coudes rappés par la chute, et, à en juger par les crampes qui lui tiraillaient l'estomac au moindre mouvement, hématomes sur le ventre. Il observa ses mains endolories, ses doigts longs et fins couverts de saletés, puis les essuya vaguement sur son pantalon. Autour de lui la ruelle était silencieuse, sombre et humide: il devait être tard – combien de temps avait-il dormi? - c'était son demi-frère qui n'allait pas être content. Laine lâcha un soupir. En se redressant, son regard sombre croisa son reflet dans la vitrine d'un magasin à l'abandon. Son visage était sale, ses cheveux, en bataille, et un bleu d'une couleur douteuse sur sa joue gauche arrangeait encore un peu plus ce portrait sordide. Mais tant pis, Laine s'en foutait – il avait l'habitude des coups. C'était Lal qui avait envoyés ces types pour le passer à tabac, il en était sûr. Sans doute pour se venger de ce qu'il s'était passé dans le bar - ou bien de ce qu'il s'était passé encore avant, avec Arsen. Ou peut-être voulait-il seulement l'avertir que cette rossée n'était que l'infime début de ce qu'il lui ferait subir à sa sortie de prison? Lal était bien capable d'un tel sadisme. Quand la bande de brutes est arrivée en riant, le cueillant à la sortie du cinéma, Laine avait tout de suite compris: il s'était laissé frapper sans même protester. Que pouvait-il faire d'autre, s'il n'arrivait même pas à les regarder en face? Leur rendre leurs insultes? Il n'était pas fou. Avec un élastique enroulé autour de son poignet, il renoua ses cheveux pour mettre un peu d'ordre dans son physique, mais d'une manière si je-m'en-foutistement-habituelle que de nombreuses mèches d'un vert bleuté saillant parfaitement à son teint maladif s'échappèrent avec désinvolture pour retomber sur son front et ses oreilles. Aucun de ses amis n'avaient compris le choix de cette teinture. Laine a parfois des idées tordues. Laine est tordu en lui-même, comme dirait Arsen. « Je paris n'importe quoi, même une seconde raclée, que la première chose que dira Eben en me voyant sera une connerie du genre ''Toi, t'as encore traversé la route en regardant les avions.'' ». Il redescendit la rue, visage baissé, indifférent au crachin qui tombait sur sa nuque comme au monde qui l'entourait.
III- 7, 8, 9, sort vite de ton œuf. Il régnait une chaleur moite dans l'appartement quand Laine y entra en silence, trempé par la pluie qui s'était mise à tomber sérieusement sur le chemin. Il suspendit sa veste au misérable crochet sur le mur qui servait de porte-manteau, ôta ses chaussures (ce qui était autrefois une paire de chaussures) en quelques coups de talons et égoutta ses cheveux entre ses doigts. Puis, aussi discrètement que possible, il se dirigea vers l'escalier, avec la ferme intention...
- Quoi, t'as encore essayé de marcher en mâchant un chewing-gum?
… de ne pas croiser son demi-frère dans cet état là. Laine se stoppa net, réfléchit quelques secondes avant de se tourner, souriant doucement, vers l'autre:
- Yo, Eben. Dis-moi, ça sent bon ici, on mange quoi ce soir? Je crève de faim. Tu devineras jamais, j'ai été faire du roller avec Arsen et les autres, et je me suis rétamé. J'ai le temps de prendre une douche avant le repas, histoire de me décrasser?
Face à lui, l'homme d'une vingtaine d'années le surplombait de toute sa hauteur. Laine n'a jamais été très grand. Eben, les manches retroussées sur ses bras musclés, ses cheveux bruns tombant sur son visage grave et ironique, paraissait tellement plus masculin. Il se contenta de hausser les épaules avec un regard douteux et un mouvement de mains exaspéré tandis que Laine grimpait quatre à quatre les escaliers.
Il claqua la porte de la salle de bain sur lui, presque soulagé. Son regard tomba encore sur son reflet fantomatique dans le miroir – sa peau était presque incolore, ses lèvres étaient violettes. S'il ne savait pas combien de temps il était resté étalé dehors sous la pluie, il devinait sans mal qu'il avait dû choper la crève. A moins que ce ne soit... L'adolescent soupira de nouveau et actionna le robinet de la baignoire avant de commencer à enlever ses vêtements en frissonnant pour les jeter en boule dans un coin de la pièce. La salle de bain était petite, grisonnante, carreaux fendus et tringle de douche depuis longtemps débarrassée d'un rideau aux motifs ridicules. Laine se glissa dans la baignoire à moitié vide. Le peu d'eau qu'il y avait lui parut brûlante; c'était agréable. Il ferma les yeux, bercé par...
bercé par le son et l'odeur qu'avait la couleur de l'eau … l'écoulement des canalisations. Laine rouvrit les yeux brusquement, ne sachant s'il s'était écoulé une heure ou quelques secondes. Il ricana en voyant le niveau d'eau dans la baignoire toujours aussi peu élevé, rassuré; puis se remit à frissonner en remarquant que l'eau en question semblait presque glacée. Et ce fut comme s'il était habité par une désagréable sensation. Rapidement, il frotta ses bras et ses jambes pour se réchauffer, un morceau de savon à la main pour faire disparaitre la boue aussi bien que la chaire de poule; s'éclaboussa le visage et lâcha un glapissement quand il se rappela la zone sensible sur sa joue gauche; quitta la baignoire précipitamment quand il se sentit à peu près propre, les cheveux encore dégoulinant de mousse.
♦ Eben « Quand je suis monté le chercher dans sa chambre, après sa douche, il était occupé à regarder ses mains comme si elles étaient purement et simplement merveilleuses, totalement inconnues. Je ne crois même pas qu'il m'ait entendu toquer. Il était simplement allongé sur le dos, comme en transe. Il... Il m'avait dit qu'il avait arrêté.
C'est pas vraiment sa chambre en plus, c'est juste la chambre d'amis qu'il squatte depuis des mois. Il dit que personne n'en a rien à battre qu'il vive plus chez lui, et de toute façon, et il a p'têtre pas tort. Depuis la mort de son beau-père (mon paternel à moi), sa mère est complètement pétée. Me demande comment elle fait pour conserver son job. Bref, qu'il fasse ce genre de... conneries sous mon toit ne m'enchante pas vraiment, ça me met même plutôt en rogne d'habitude. Mais là c'était... différent. On aurait dit qu'il avait un peu peur.
Je lui ai dis « le repas est prêt, ramène toi », et là il est brutalement revenu à lui; il s'est redressé aussitôt et il a pas pu retenir une grimace. C'est là que j'ai su qu'il s'était fait frapper. Je veux dire, je m'en doutais franchement, qu'il était pas tombé en patin - ou bien il fallait vraiment qu'il se soit cassé la gueule du haut des escaliers de l'immeuble - mais là j'en avais presque la confirmation. Alors je me suis avancé vers lui et avant qu'il m'en empêche j'ai attrapé son épaule pour l'empêcher de se relever et j'ai soulevé son tee-shirt: il avait encore des hématomes sur le ventre. Foutrement pas une cascade en patin, que j'vous dis. Mais j'ai rien dis, lui non plus. Juste, après le dîner - qu'il n'avait presque pas touché, et pourtant mes raviolis en boîte étaient parfaits - je lui ai généreusement filé un tube de pommade. Vingts minutes plus tard (il devait être 23h et des poussières) il a reprit sa veste et a quitté l'appart'.
Je me suis pas inquiété, il a l'habitude de sortir tard. J'suis pas sa mère, il fait ce qu'il veut de sa vie. Mais... Cette fois, j'aurai peut être dû... J'aurai peut-être dû le retenir? »
♦ Laine était en train de se frotter les yeux pour pocher ses paupières de noir au moment où un objet lui atterrit méchamment sur le haut du crâne. Si seulement Eben pouvait se retenir de lui lancer des trucs à la gueule pour les lui donner normalement, parfois. Une main sur la tête, il se retourna et put voir la porte de la chambre se refermer dans un claquement sourd sur son demi-frère s'éloignant. L'objet lancé, trainant maintenant à ses pieds par terre, était un tube de pommade. Laine eut un mince sourire. Après s'être étalé la crème sur le ventre et la joue, l'ados alla chercher sa veste et sortit de l'appartement sans un mot. Il devait faire chaud, même à présent que la nuit était totalement tombée sur une journée pluvieuse, mais Laine n'en avait pas l'impression. Il avança en esquivant les flaques d'eau, tête baissée sur le trottoir de plus en plus délabré à mesure qu'il quittait la zone urbaine. Bientôt, le bruit des voitures se fit moindre et le chant des insectes s'imposa; les lumières de la ville laissèrent place à celles des étoiles; et sur cette route à l'abandon il eut l'impression...
de n'être même plus lui-même ... d'être complètement seul. Il secoua la tête violemment et accéléra la marche. Il ne lui faudrait plus beaucoup de temps avant d'attendre la Planque. ''La Planque'', une appellation de gamins pour désigner la vieille caravane abandonnée dans laquelle ils avaient élus domicile. Mais après tout, ils étaient encore des gosses, qu'importe ce qu'ils ingurgitaient pour se persuader du contraire. Arsen, Lal, Niven, Rox et lui avaient trouvé la vieille roulote l'été dernier, peu après leur rencontre, les enjoliveurs depuis longtemps enfoncés dans la boue en bordure d'un champ. Ils s'étaient amusé à la recycler comme ils l'entendaient, aussi excités que des mômes se fabriquant une cabane en haut d'un arbre pour se donner l'illusion d'avoir un chez-soi réellement à eux, bâti de leurs propres mains et de leurs rêves. D'abord, ils avaient arraché la porte pour en faire une sorte de passerelle leur permettant de grimper à l'intérieur, la caravane étant trop bancale pour pouvoir y entrer sans faire de la gymnastique. Puis ils avaient remplacé la porte par un rideau de couchette, et les couchettes par des sièges passagers miteux, et les sièges par des hamacs de récupération, et ainsi de suite. La décoration avait été de loin le passage préféré de Laine. Ils avaient peint ce qu'il restait des vitres en noir, rebouché les trous par du carton foncé, dessiné à la bombe par dessus les grosses fleurs écaillées et arcs-en-ciel hippies qui agrémentaient le capot. Chaque jour, Laine et les autres rentraient chez eux couvert de peinture, après une sempiternelle bataille. Et après, étaient venues les longues soirées à l'intérieur. Les grillades sur le réchaud à gaz, les bougies éparpillées un peu partout pendant les histoires flippantes, et l'alcool, et...
les expériences nouvelles, les délires collectifs, la violence inouïe dont ils pouvaient faire preuve, les pupilles qui se rétractaient et les rires, les crampes, les tremblements, une envie insoutenable de plus, toujours plus, soif, chaud, le caleçon qui se resserrait, les coups, les FLASH-BACKS INCESSANTS ... les sachets. Laine se mit à courir jusqu'à la Planque. Il la voyait, au loin, il distinguait une lumière faible trembloter derrière les hautes herbes. Mais plus il s'approchait, plus son cœur s'accélérait - mais plus il s'obstinait à espérer qu'il n'était pas réellement scotché. Après tout, ça...
NE S'ARRÊTERA JAMAIS ... n'arrive qu'aux autres... hein? Quelque chose, un souvenir, lui compressa la poitrine. C'est avec un air enfiévré qu'il franchit le seuil de la caravane.
♦ Niven « Laine est arrivé, essoufflé et le regard perdu, j'ai compris qu'il avait eu droit à une sorte de bad trip. Je vous explique: à force de trop de LSD on finit par rester ''scotché'' au délire. On revit des souvenirs, les sensations ressenties pendant un voyage se manifestent n'importe quand, n'importe où, donc les hallucinations paraissent réelles, tout ça... J'ai aussi compris que Lal s'était arrangé pour lui régler son compte depuis la prison, vu les bleus et pansements qu'il arborait. Je n'ai rien dis, parce que je n'ai pas à me mêler de cette histoire.
Ça avait eu lieu plusieurs jours avant, un soir qu'on avait décidé d'aller au bar plutôt que de rester assis à attendre le manque dans la Planque. Parce que... Vous comprenez, rien n'est plus pareil, quand on plane toutes nos soirées et que soudainement on ne peut plus, on a beau se connaître depuis longtemps, eh bien on a plus rien à se dire, plus rien à faire; on s'ennuie. Alors on est sortis. Arsen et Lal étaient à cran, moi aussi il faut dire. Laine et Rox ça allait, parce qu'ils prenaient le plus souvent des substances à faible dépendance. Je me permet de dire ''prenaient'' et non ''prennent'', parce que Rox est allée dans un Centre de Désintoxication à peu près dans la même période que moi, et parce que Laine est sans doute... Enfin, je sais que vous ne m'interrogez pas pour rien quoi.
Bref, ce soir là nous n'étions pas vraiment d'humeur. On a commandé, Arsen a imposé le whisky pour tous le monde en disant que c'était la boisson la plus forte. Personnellement, j'y crois pas vraiment, mais j'ai pas contesté parce qu'Arsen est un peu comme le chef de la bande. Il y avait de l'animation ce soir là, alors on s'est installé à une table dans un coin tranquille. Lal enchainait clope sur clope entre deux grincements de dents, Rox et moi discutions du dernier film vu au cinéma (Vol au dessus d'un nid de coucou. Un chouette film d'ailleurs). Laine et Arsen restaient silencieux. À un moment, Laine a simplement demandé à Lal d'aller fumer dehors. C'est là que tout à dérapé. Il faut savoir que cette histoire ne commence pas seulement au bar, mais bien avant. C'est une histoire qui ne concerne que Lal, Arsen et Laine, et que je ne pourrais pas vous raconter moi-même faute de la connaître. Je sais juste qu'il s'est passé quelque chose, un soir, surement dans notre Planque, et que depuis c'est comme un long silence entre ces trois là, comme une tension sans fin. Lal n'attendait qu'un prétexte pour exploser, et voilà qu'on le lui servait sur un plateau.
Il lui a répondu « Va te faire foutre, pédale. », et pour une fois, peut être parce qu'il était échauffé par l'alcool, Laine a répliqué. C'était quelque chose ça! Il a répondu d'un ton froid et détaché « Je t'emmerde. ». Évidemment, Lal a pas supporté. D'habitude il gueule et on le laisse faire, personne à part Arsen ne lui répond – surtout pas. Lal lui a balancé son verre de whisky à la figure; Laine s'est penché pour l'éviter et Lal en a profité pour le renverser au sol. Mais le verre avait atterri sur un pauvre type, derrière Laine, alors le gus en question s'est ramené, la gueule en sang, et Laine a crié « C'est lui! c'est lui qui a lancé le verre! » avant que Lal lui foute une droite pour le faire taire et que le type brise son verre sur le crâne de Lal à son tour. Vous devinez ce que ça a enclenché, tout le monde s'en est mêlé. Pire qu'une bagarre à la Clint Eastwood. Les flics sont arrivés et ont coffré les plus agités, dont Lal ciblé par le barman comme le fauteur de troubles. Alors qu'il se faisait traîner dehors, menotté, il a craché toutes les insultes qui lui venaient à l'esprit: enflure, bâtard, ordure, junkie, connard – enculé, pédale et tantouse sont les mots qui sont revenus le plus souvent. Je veux bien que Laine soit efféminé, qu'il ait les cheveux longs colorés bizarrement, qu'il se mette du crayon, mais je ne vois pas sur quoi se basait Lal pour le traiter de pédé. Quand je vous dis qu'il s'est passé un truc entre ces trois là avant... Mais revenons à ce que je vous racontais au début.
Laine est arrivé, comme en transe, il s'est écroulé sur le premier fauteuil de la caravane et y est resté quelques minutes sans bouger, fixant devant lui. Au début il riait doucement. Arsen se préparait des lignes de poudre en silence. Pas mon truc préféré la coke (ça me fait saigner du nez). En plus il paraît que ça provoque des troubles d'humeur – et vu comme ça agit sur Arsen et Lal, je suis prêt à le croire. Quand Laine s'est ''réveillé'' brusquement, Arsen avait fini d'aspirer sa poudre. Voilà. Je vous en aurais bien raconté plus si j'avais pu, malheureusement Arsen m'a crié de me casser moins de cinq minutes plus tard. J'ai quitté la Planque et je n'ai plus jamais revu Laine. Autant aller demander directement ce que vous voulez savoir à la dernière personne l'ayant côtoyé. »
Lal ♦ Le pneu se balançait au bout d'une corde épaisse, ils étaient en train de le hisser pour en faire une balançoire. C'était à un pommier qu'ils avaient choisi de l'accrocher, un vieux pommier tordu et pas trop haut, au fond du jardin de Laine et Eben. Arsen a été le premier à l'essayer, excité comme un môme soufflant ses bougies – neuf bougies exactement. Puis ça a été le tour de Laine, poussé par Eben au début, jusqu'à ce que celui-ci en ait marre et l'éjecte de la balançoire pour lui piquer sa place. Comme Laine allait bouder, il lui ébouriffa ses cheveux châtains d'un air narquois, pendant qu'Arsen volait le pneu à son tour pour s'y assoir fièrement. A cette époque les deux jeunes garçons étaient bien loin de tout cela...
le premier buvard de LSD qu'ils avaient partagé, les premières illusions les couleurs tellement plus vives et la déformation des objets alentours, la synesthésie puis la première fois qu'ils se sont shootés à l'héroïne, le bonheur intense qu'ils avaient ressenti, l'euphorie l'extase les flashs les autres expériences, besoin d'aller plus loin, la sensation d'être extra-ordinaire, ils sont surpuissants ils sont invincibles, l'impression d'être complètement en harmonie avec eux-même jusqu'à n'être même plus eux parfois, quelques crampes parfois, quelques infections, une tâche bleutée au creux du coude l'anxiété l'angoisse l'insomnie la répétitions des expériences, besoin de s'en sortir la sensation de n'être plus qu'un drogué infect entre chaque dose de came délicieusement absorbée un jour Arsen a frappé Laine pour de la drogue, un jour Arsen a fait plus que frapper son meilleur ami Lal est devenu belliqueux à cause de la drogue, Rox a failli aller faire les trottoirs pour de la drogue, Niven a réchappé de justesse d'une overdose sans pour autant se détacher de la drogue, mais laissez l'instinct vous guider, allez toujours plus loin, comblez le manque AU POINT DE NE PLUS JAMAIS VOUS RÉVEILLER Laine sursauta. Sans qu'il ne sache trop comment, il s'était déplacé de l'entrée de la caravane à un siège passager. Niven le regardait étrangement, Arsen faisant mine de ne pas faire attention à lui, allongé sur un hamac avec un rouleau étroit de papier à la main. Il venait sans doute de sniffer. Rox n'était pas là, voilà plusieurs jours qu'ils ne l'avaient vue ni au travail ni chez elle...
JAMAIS VOUS RÉVEILLER Un dangereuse envie de vomir lui empoignant les tripes, Laine s'accrocha aux accoudoirs de son siège. C'est d'une voix presque suppliante qu'il interpella l'autre:
- Oh merde, Arsen.
♦ Rox « Oh, Laine... Un drôle de type, plutôt mignon. Vous savez qu'il s'est teint les cheveux en bleu-vert? Ça lui va plutôt bien en plus. Un soir, autour d'un feu de camp devant notre Planque, il m'a confié pourquoi - et je dois être la seule à savoir. Il m'a dit qu'il n'était pas défoncé quand il a fait cette teinture, contrairement à ce qu'on pensait: il s'était simplement rendu compte qu'il ressemblait de plus en plus à sa mère – je ne l'ai jamais vu, il me l'a décrite comme une sorte de hippie aux longs cheveux châtains clairs, avec des yeux noirs. Du coup il doit tenir ses yeux verts de son père biologique. Je suppose qu'il a assorti sa teinture avec la couleur de ses yeux. Je ne sais pas trop pourquoi Laine n'a pas l'air d'apprécier sa mère. Je doute quand même qu'il ait fugué à cause d'elle, étant donné qu'il vivait avec son demi-frère (très beau lui aussi) qui était tout à fait adorable avec lui. Peut-être qu'au fond, il en a simplement rien à fiche d'elle?
Vous vouliez savoir depuis quand je le connaissais? Hum, ça remonte à un an à peu près. Niven et moi sortions déjà ensemble quand nous avons rencontré Arsen et Laine. C'est Lal qui nous a présenté à eux, Niven et lui étaient dans le même lycée. Quand à eux ils étaient encore au collège, en dernier cycle, même si Arsen faisait bien plus mûr - c'est d'ailleurs ce qui lui a permis de passer inaperçu aux yeux des vigiles pour rentrer en boîte de nuit, et de rencontrer Lal par hasard. Bien sur, nous avons presque tous plaqué nos études pour nous faire du fric rapidement. Je bossais comme serveuse dans un cinéma plein air, Niven était aux cuisines. Lal volait, ça ne m'étonnait pas de lui. Laine se servait sur le compte en banque de sa mère quand il voulait, depuis qu'il avait ''récupéré'' la carte bleu de sa génitrice, quant à Arsen je n'en ai aucune idée. Je suppose qu'il faisait des petits jobs par ci par là, ou bien piochait directement dans le porte feuille de Laine. Parfois, tout ça ne suffisait pas à Lal pour acheter suffisamment de drogue. Alors on sortait, on allait au bar... M'enfin, un camé en manque, c'est pas sortable; un soir ça a même dégénéré entre Lal et Laine. Une fois, Niven était tellement en manque d'héroïne qu'il s'en griffait les bras en gémissant. Il disait des trucs horribles comme ''Mes os grincent, mes os s'étirent, j'ai mal j'ai mal...'' tout ça. Du coup, j'ai même pensé à aller... me prostituer, pour gagner plus d'argent. Mais Laine a secoué la tête lentement, d'un air grave, et Arsen (qui commençait pourtant à être en manque) l'a approuvé en me traitant de ''petite sotte sans cervelle'', alors j'ai renoncé. Lal a fourni à Niven de la méthadone en attendant et tout est à peu près rentré dans l'ordre.
Qu'est-ce que vous vouliez savoir d'autre déjà? Ah oui, si j'avais vu le p'tit Laine récemment. Ce sera difficile de dire que oui, étant donné que j'étais en Centre de Désintox' depuis plusieurs jours. Un matin je suis tombée dans les pommes pendant mon job', on m'a emmenée aux urgences et je me suis réveillée dans ce Centre. Voilà plusieurs jours que je sautais les repas sans m'en rendre compte, ne me nourrissant plus que d'amphet' - vous savez, ces jolis cachets qui font oublier la faim, la fatigue et la douleur? Et dont il ne faut jamais stopper la consommation sous risque d'effets inverses multipliés par cent. Apparemment mon corps a craqué. Enfin, j'espère que je vous ai renseigné un minimum. Excusez-moi, c'est l'heure de mes médicaments. »
♦ Arsen se tourna vers lui, souriant comme toujours, comme...
lorsque Laine buvait son soda d'un air curieux. Assis tous deux sur le tapis de la chambre, ils attendaient. Laine, le regard interrogateur, guettait le ''truc sensass'' donc lui avait parlé Arsen. Et soudain, il se sentit tout drôle. Son cœur battait la chamade, ses épaules se mirent à trembler et ses mains devinrent moites. Mais le pire, c'était cette impression de suffoquer. Il leva les yeux vers Arsen pour lui demander ce qu'il se passait, mais aucun son ne sortit de sa bouche. L'autre affichait toujours un sourire flegmatique, il le prit dans ses bras: « Ça va aller, ne t'inquiète pas, profite du voyage... ». Sa voix était déformée. Ce fut la chose la plus hilarante qu'avait jamais entendu Laine: il se mit à rire. Il rit tellement qu'il en eut une crampe à l'estomac. Arsen continuait à le bercer contre lui en souriant, Laine s'agrippa à lui: la sensation de son tee-shirt contre sa joue était purement merveilleuse, les battements de son cœur résonnaient comme un, non, cent orchestres réunis. Il aurait voulu partager ce qu'il ressentait, cet ouragan phénoménal dans son corps, mais sa salive semblait si parfumée de la couleur du bonheur qu'il n'osa parler de peur que cela ne s'arrête. Il ne voulait pas que cela s'arrête.
… quand il se droguait. Laine battit des paupières et se retrouva de nouveau dans la caravane. Il jeta un coup d'œil aux deux autres. Arsen riait, Niven attendait qu'il parle. Il ouvrit la bouche, et sa voix qui au début était tremblante s'affirma jusqu'à devenir impétueuse:
- Je vais craquer, je sens que je vais craquer. Bordel, Arsen, quand est-ce que ça cessera?
♦ Arsen Mes chers représentants de la loi,
On m'a informé que vous enquêtiez sur la disparition de Laine River, et qu'en plus de cela vous vous appliquiez à fouiller sa vie avec minutie. Je devine que vous comptiez m'interroger d'ici peu moi aussi, c'est pourquoi j'anticipe votre action et (qu'est-ce que je suis généreux) vous évite également le déplacement jusqu'à la prison de Bâton Rouge. Soit, commençons par le commencement.
Laine est né le 21 novembre 1960, comme vous devez le savoir, d'un père inconnu - bien qu'il n'en ait jamais souffert grâce à la présence de son beau-père et de son demi-frère depuis l'âge de 2 ans. Le dit-beau père est mort il y a maintenant un an. Peu après, son fils Eben Glenworth s'est installé dans un appartement (six pièces dont une cage d'escalier); et face à la négligence totale dont faisait preuve sa belle-mère, il a laissé Laine le rejoindre. Mis à part ces légers détails familiaux, Laine a toujours été très bon élève en cours (certes, pas autant que moi) jusqu'à ce qu'il devienne un absent chronique et indiscipliné (certes, pas autant que moi non plus). Vous connaissez surement déjà la cause de ceci. Nous allions avoir 16 ans d'ici peu quand nous avons commencé à toucher à la drogue. C'est Lal Hudson qui m'a fait goûter au LSD, un soir où je l'ai rencontré en boîte de nuit; et c'est moi qui ai tenu à faire partager cette expérience à Laine. Maintenant Lal et moi sommes en prison, non pour le même crime ni pour la même durée. Il me semble que d'ici un mois on le relâchera, tandis que moi je ne sais même pas combien d'années je risque de prendre. Notre groupe s'est agrandi, notre connaissance dans les substances illicites également. C'était le bonheur total, en poudre, liquide ou comprimé, tout allait à merveille. Puis il y a eu quelques dérapages. L'un d'eux ne vous a surement pas été narré. Je vais m'en charger, j'ai du temps à perdre.
Connaissez-vous les effets communs de certaines drogues, hormis l'extase? L'excitation. La puissance sexuelle est aisément ressentie par le drogué. Laine a toujours été très efféminé. Quand il était petit, les autres mecs se foutaient de sa gueule en lui disant de retourner jouer à la poupée – mais il suffisait que je m'en mêle en douce pour qu'on le laisse en paix. Laine n'a jamais été très fort non plus, taillé comme il est dans une allumette. Je pense que vous devinez ce que j'ai pu lui faire, un soir, dans notre Planque. Je vous épargnerais les détails crus. Je ne sais pas s'il développe le syndrome de Stockholm, mais toujours est-il qu'il n'a pas l'air de réussir à m'en vouloir. Un vrai tordu ce type. Encore plus tordu cependant: il a fallut que Lal découvre l'affaire - il est arrivé alors que Laine semblait totalement dépassé par les évènements, enroulé dans ses fringues sur le fauteuil, et que moi, je me rhabillais tranquillement en lui souriant de toutes mes dents - et Lal non plus n'a pas réussi a m'en vouloir; c'est sur Laine qu'il a déversé sa haine.
Je reviens au sujet principal. Au début, Laine était complètement mordu de ses timbres de LSD. Il testait d'autres trucs, oui, mais jamais il ne se détachait des buvards. Mais quand il a remarqué qu'il restait scotché, il a commencé à avoir peur. Ce n'était pas la première fois cependant. Un jour, je l'ai trouvé dans la Planque, occupé à vider les tiroirs avec frénésie pour jeter tous les stupéfiants dans un sac plastique. « Qu'est-ce que tu fais? » je lui ai demandé, tranquillement parce qu'il ne faut jamais perdre son sang froid dans ces moments là – une colère non contrôlée ne ferait que lui donner raison. « Ça ne peut plus durer » a-t-il bégayé sans me regarder, « Il faut qu'on arrête tout ça, Arsen. » « Pourquoi? On est très bien comme ça. Donne moi ce sac. ». Il m'a lancé un rapide regard, surement pour évaluer la situation, puis, sans répondre, il a mis le sac dans son dos. Je me suis avancé vers lui, tout près de lui: « Donne le moi. » Il a reculé en secouant la tête, et en me fixant avec défi. Je l'ai giflé si fort qu'il a dû se retenir au mur, mais il n'a pas lâché le sac. J'aurai très bien pu le lui arracher des mains, mais ce n'était pas ça qui l'aurait fait revenir à lui: je devais lui montrer qui était le plus fort en lui obligeant à me rendre la drogue de lui-même. « Ne fais pas le gosse, Laine. » Comme il s'obstinait toujours, je l'ai re-giflé dans l'autre sens, et sans lui laisser le temps de reprendre ses esprit j'ai enserré son cou d'une main en murmurant à son oreille: « Je compte jusqu'à trois Laine, tu as compris? Jusqu'à trois, et je ne donne pas cher de ta peau si tu n'as pas rendu ce putain de sac d'ici là. … Un. » Il a eu l'air d'hésiter puis a raffermi sa prise sur le sachet. J'ai resserré ma main sur son cou et ai levé le poing. « Deux! » J'avais crié cette fois, ma voix tremblait légèrement – et s'il refusait jusqu'au bout de me rendre la drogue? « Tr- » Le bruit mat de quelque chose tombant au sol m'interrompit. Laine avait lâché le sac. Alors j'ai pris sa tête entre mes mains et je lui ai caressé la joue en souriant presque béatement. J'étais si... heureux qu'il m'ait rendu la drogue, c'était comme une bouffée hilarante. Je me suis penché pour attraper le sac; en me redressant mon regard s'est porté sur son torse, et sans comprendre pourquoi j'ai posé ma tête contre sa poitrine pour écouter son cœur. Il cognait comme un forcené dans sa cage thoracique. J'ai ricané: « Tu devrais prendre un fix avec moi, ''Acid Head'', ça ralentirait ton rythme cardiaque. » Il m'a repoussé et s'est barré de la caravane, les mains dans les poches et la tête baissée, pendant que je riais.
Ce fameux soir sur lequel vous enquêtez, il m'a redemandé d'arrêter, et je lui ai encore ris au nez. Il faut comprendre, j'étais shooté. Il semblait complétement perdu, au milieu d'un putain de bad trip, et la situation me faisait marrer. Et puis il s'est mis à crier, et j'ai croisé son regard: craintif, une fois de plus. Voilà des années que je connais Laine, je suis le mieux placé pour affirmer que le plus souvent, au travers de son visage impassible ou ennuyé, ce sont ses yeux qui s'expriment clairement. Je lis en lui comme dans un bouquin, je suis bien placé pour dire ce qu'il ressent. Mais pourquoi, depuis qu'on avait connu cette merveille qu'était la drogue, avait-il de plus en plus peur, au point de s'emporter? Et soudainement je ressentais de la haine pour lui. Je me suis levé en titubant, et j'ai envoyé valser la table complétement défoncée qui était au milieu de la caravane, soit entre nous deux. J'ai lancé un regard noir à Niven en lui demandant de se casser, il est parti sans demander son reste. De toute façon il s'en foutait, il s'était déjà piqué. L'étincelle craintive de ses yeux se disputait désormais à l'air provocateur qu'il tentait d'arborer en me voyant approcher. « Tu as peur, Laine? De quoi exactement? De la drogue... ou bien de moi? » Il n'a pas répondu, comme je m'y attendais. Je l'ai plaqué contre le mur et ai commencé à arracher sa veste. Si vous prenez en compte le fait que je venais de prendre de la coke, et si vous vous rappelez de ce qu'il y a écrit quelques lignes plus haut, vous vous douterez sans doute de ce que je m'apprêtais à faire une fois de plus. Mais peut-être serez vous heureux d'apprendre que j'ai reçu une gauche mémorable à ce moment là. La volée, plus la cocaïne, plus le choc de comprendre que le coup de poing venait bel et bien de Laine, et je suis resté sur le cul. Laine s'est barré en courant avant que je ne puisse faire quoi que ce soit d'autre. C'était la dernière fois que je le voyais. Je ne l'ai donc pas violé ce soir là, encore moins kidnappé ou assassiné comme l'affirment ceux qui m'ont jeté en prison. Ils cherchent les preuves de ma culpabilité pour me mettre sur la Chaise électrique, mais ils n'en trouveront aucune, parce qu'il n'y en a pas. Alors qu'ils aillent se faire foutre. Je ne mens pas, même si je doute que vous fassiez confiance à un camé. J'espère seulement ne pas m'être fait chier à écrire cette lettre pour rien.
Arsen Collins. PS: Vous risquez de penser que toutes les aberrations qui sont citées dans ma lettre ont été faites sous l'influence de la drogue. Mais rien ne sert de se mentir, il n'y a qu'une seule raison valable pour expliquer mon comportement: je suis un sale type. Arrangez vous pour retrouver Laine, je suis sûr qu'il vous le confirmera. PS2: Si vous êtes de ceux qui tiennent à m'envoyer sur la Chaise, allez vous faire foutre vous aussi.
♦
J'ai couru aussi vite que je le pouvais, sans m'arrêter, jusqu'à avoir la tête qui tourne et les poumons en feu. Il faut dire que je ne suis pas au top niveau sportif en ce moment. Quand j'en ai eu marre je me suis assis en plein milieu de la route, et j'ai mis ma tête sur mes genoux, les bras enroulés autour de mes jambes en position fœtale.
Putain, je venais de frapper Arsen. Et le pire, c'est que je le regrettais.
C'est comme quand... Quand il m'a fait ça la dernière fois: ça ne m'a pas empêché de rester à ses côtés. Il est mon seul meilleur ami. C'est presque écœurant, de penser de telles niaiseries, non? Je me souviens, j'étais dos à lui, en train de gratter la peinture noire d'un hublot avec l'ongle de mon pouce – je trouvais ça fascinant. C'est ce qu'il y a de super avec le LSD: pendant douze heures le regard peut s'arrêter sur quelque chose et ne jamais s'en lasser, tant cette chose semble belle. Arsen, lui, était dans son hamac habituel en train d'attendre les effets de son pétard. Mais soudain, j'ai senti deux mains s'enrouler autour de mon torse. Avant que je ne comprenne ce qu'il se passait, j'étais par terre, Arsen me surplombant. - … Qu'est-ce que tu fous? - Ça ne s'arrêtera jamais, Laine. Jamais, jamais, jamais... Il m'a fallut un petit moment pour comprendre à quoi il faisait allusion, mettant tout d'abord cette phrase sur le compte du défonçage. Puis j'ai compris: il se rappelait de ma première fois. Mon premier trip.
Ce qu'il m'a fait peut paraître ignoble, mais je ne suis pas mieux: j'avais la flippe, je l'ai laissé agir. C'était la chose la plus horrible de ma vie. Que dis-je, c'était terriblement merveilleux. Après tout, moi aussi j'étais totalement shooté. C'est lâche de raisonner ainsi, de rejeter la faute sur la drogue - mais j'ai toujours été un poltron. Je préfère fermer les yeux face au danger; Lal me l'a fait comprendre de nombreuses fois. Un jour j'ai eu le cran de l'insulter, et aussitôt après, plutôt que de me battre je l'ai laissé me foutre un coup de poing dans le ventre. - Quand est-ce que tu te décideras à réagir, connard? C'est pas comme ça que tu deviendras un homme. Bouge toi, allez! Rend moi mon coup! Je suis resté à genoux, tentant de reprendre mon souffle. J'ai beau avoir la prétention de me dire habitué aux coups au point de garder un visage à peu près impassible, ça fait toujours un mal de chien. Lal s'est agenouillé devant moi et a soulevé mon menton du doigt de manière à ce que je le regarde dans les yeux. - Tu n'es qu'un lâche, Laine. Il s'est relevé et s'est éloigné sans même prendre la peine de me frapper à nouveau. Ça faisait encore plus mal.
C'est Eben qui se ficherait de moi s'il m'entendait: dite comme ça, ma vie à l'air d'une tragédie Shakespearienne à deux balles. Mais c'est tout de même étrange, actuellement j'ai l'impression de n'avoir aucun souvenir glorieux de moi. … En y réfléchissant bien, il a quand même la fois où j'ai volontairement renversé le saladier de fruits au sirop sur la tête d'Eben, un jour où il insistait pour m'expliquer la fonction d'une capote.
Je ne sais plus combien de temps je suis resté ainsi, sur la route, à laisser mes pensées errer. J'écoutais les grillons, autour de moi, les voitures dans la ville au loin; j'imaginais le Mississippi couler quelque part à ma droite, à quelques kilomètres. Puis je me suis relevé et j'ai repris mon chemin. Je ne savais même pas où j'allais. Je ne marchais pas vers la ville, non, j'avançais toujours dans la direction inverse, et la route s'enfonçait de plus en plus dans les champs en périphérie. Le comble de l'horreur aurait été de refaire un voyage en chemin; j'espérais n'être plus scotché. Ces ''retours'' incontrôlés sont plus que dérangeants. Alors pitié Seigneur, même si je ne crois pas vraiment en toi, ai un peu de bonté. Si je suis condamné à me taper des bad trip pour toujours, j'aime mieux crever.
Et comme je disais cela, la route a soudainement disparu sous mes pieds - je n'ai pas eu le temps de cligner de l'œil que l'obscurité l'avait remplacée. Mon cœur s'affola. Pitié Seigneur tout puissant, ne viens-je pas de t'implorer pour que ma vie soit un peu moins pourrie? J'avais encore plus peur que d'ordinaire: où étaient les couleurs vives du trip? Où étaient les déformations? La synesthésie? Le noir absolu ne peut pas exister, c'est impossible. A moins que... Oh pitié, je le pensais pas vraiment, ce que je disais, Seigneur de mes deux, ne me dis pas que je suis mort?
- Veux-tu jouer avec Astrid ?
Je me retournais brusquement, en direction de la voix qui venait de s'imposer dans les ténèbres d'un ton joyeux. C'était une fillette qui avait parlé. Heu... C'était un ange? Non, il y avait quelque chose d'étrange chez elle. D'inquiétant. Elle eut un sourire effrayant et se mit à taper dans ses mains.
Une fois. Deux fois.
« Je compte jusqu'à trois Laine, tu as compris? »
Trois fois.
- D'accord! Je jouerai avec toi!
J'avais mis mes mains devant mon visage. Je ne m'étais même pas rendu compte que j'avais crié. Je fermais les yeux de toutes mes forces.
IV- 1, 2, 3, qui est derrière toi ?
|
Pseudo : Pour la centième fois, le fantôme de St Exupery /SBAF/ Taliaaa /o Comment avez-vous trouvé ce forum ? C'est pas moi qui l'ai trouvé, c'est Laine. Il a trouvé sa place tout seul, l'adorable petit chou ♥ Je n'ai fait que suivre le mouvement. Avez-vous des suggestions pour l’améliorer ? Plus de meeeembres, bougeons nous, allez go go go >D Avez-vous des remarques à faire ? Oui, 1: Love you Léa-choute, vive ton forum créateur de nouvelles saveurs persos dans mon subconscient ♥ 2: Cette fiche est encore une expérience bizarre, peut-être encore plus que d'habitude. 3: Le syndrome de Stockholm n'a pas été découvert en 75, mais en 78. Pardon pour cette incohérence, en dehors de cela je crois que toutes les autres infos sont vraies. | |
| | | Astrid Age : 31 Humeur : Changeante.
| message posté le Lun 26 Juil 2010 - 21:09 dans Re: Laine ~ Acid Head will join the Black Parade | • • | • • | « Pour toi, petite couleur perdue dans les profondeurs de l'océan, Astrid choisit le BLEU. »
|
| | | Laine Age : 31 Humeur : Boarf.
| message posté le Mar 27 Juil 2010 - 1:53 dans Re: Laine ~ Acid Head will join the Black Parade | • • | • • | Laine se réveilla, un goût pâteux dans la bouche et un bourdonnement strident résonnant dans ses oreilles. Complètement retourné dans son lit, les pieds contre le mur et la tête quasiment jetée en arrière, il se frotta les yeux, étalant du crayon noir sur ses doigts. Il devait être midi, un peu plus un peu moins: autour de lui la chambre bleue était lumineuse - et bordélique. Les couvertures n'étaient même pas rabattues sur lui, trainant au pied de son lit en compagnie de quelques vêtements noirs. Tous les vêtements que trouvait Laine étaient noirs. Astrid devait s'amuser à lui faire porter le deuil; elle choisissait ses habits pour lui et les autres Couleurs certainement comme une enfant choisirait de vêtir sa poupée. Couleurs, c'est comme ça qu'ils avaient été renommés. Et en effet, une sorte de tatouage correspondant à sa couleur personnelle était apparue pour le confirmer: une sorte d'arabesque bleue sur son bassin, juste en bas à droite de son ventre. Ironique coïncidence, c'était là qu'il avait reçu le coup de poing de Lal. « Une dernière marque de lui, en quelque sorte. Quelle joie. » Et Arsen, avait-il laissé sa marque lui aussi? Surement, et peut être plus profondément qu'il n'osait imaginer. Laine se redressa, l'esprit encore un peu embrumé. Voilà seulement quelques jours qu'il avait atterri ici, comme Alice tombant dans un trip phénoménal, et il venait déjà de faire sa première connerie. Si on lui avait dit qu'il ne ressentirait plus le manque, il n'aurait pas tenté d'apaiser un tiraillement qu'il pensait probable (mais qui était purement fantaisiste) en s'enfilant une dose maxi-format de somnifères. Il se leva, et simplement vêtu d'un bermuda et d'un débardeur servant de pyjama, se traina jusqu'à la porte de sa chambre avec la ferme intention d'aller se réveiller d'un coup de douche froide. Un instant, sa main s'attarda sur la poignée. L'adolescent se rappelait de son arrivée. Il avait mis un certain temps à se convaincre qu'il n'était pas complétement défoncé, que la situation était bel et bien réelle. Il se souvenait de la première fois qu'il avait dû ouvrir cette porte, l'esprit pareillement confus. Il avait d'abord fermé les yeux, effrayé. Puis il avait repensé aux derniers évènements, à sa vie passée, à son futur dans cet endroit étrange. Entre deux battements de cœur, il avait rouvert les yeux. Et enfin, il avait franchi la porte d'un air décidé. Laine sourit doucement à l'évocation de ce qui semblait être son premier souvenir prestigieux.
End. [Il n'y avait pas de précision pour les drooogues dans le règlement, j'ai dû trouver une explication, j'espère qu'elle conviendra ;o; HIIII je me fait chasser de l'ordiiii ><]
|
| | | Astrid Age : 31 Humeur : Changeante.
| message posté le Mar 27 Juil 2010 - 10:41 dans Re: Laine ~ Acid Head will join the Black Parade | • • | • • | [pour les drogues, c'est comme tu le sens <3 Mais, en effet, je pense qu'il ne doit plus ressentir de manque vu que son corps ne change plus u__u]
Très jolie fiche, blablabla, j'aime Laine et je veux l'épouser 8D Validé BLEU ! |
| | | Contenu sponsorisé
| message posté le dans Re: Laine ~ Acid Head will join the Black Parade | • • | • • | |
| | | Laine ~ Acid Head will join the Black Parade |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|