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Nerina In Wonderland <3 ... Comment ça, c'est pas le pays des merveilles?!

Nerina Humeur : Excellente, comme toujours <3

Nerina


Nerina In Wonderland <3 ... Comment ça, c'est pas le pays des merveilles?!  Empty
message posté le Lun 16 Jan 2012 - 19:14 dans Nerina In Wonderland <3 ... Comment ça, c'est pas le pays des merveilles?!
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I- 1, 2, 3, viens donc avec moi.

    Prénom et/ou pseudo : Nerina, ou Rina' pour les intimes (et les suicidaires)
    Âge : 16ans, même si elle dit a qui veut bien l'entendre qu'elle avoisine les 18ans.
    Origines : Américaines et italiennes.
    Arrivée : 2012.
    Manie, habitude : Tirer sur les manches de sa veste, qu'elle ne quitte d'ailleurs jamais.
    Marque : Paume gauche - Papillon
    Groupe : A déterminer <3


II- 4, 5, 6, je suis ta hantise.

    La nuit de New York était unique. La luminosité des grandes artères contrastait violemment avec l'obscurité des petites ruelles, créant un jeu d'ombre et de lumière presque parfait. En ce moment même, Nerina Ash avançait dans une minuscule venelle avec l'aisance qu'offrait l'habitude. Elle avait toujours été fascinée par ce phénomène étrange, par les multiples facettes propres à cette ville qu'elle haïssait pourtant de toutes ses forces. Un sourire ironique étira ses lèvres fines alors qu'elle débouchait sur une rue un peu plus grande, mais toujours aussi sombre, sachant pertinemment qu'elle risquait sa vie à chaque petite seconde... Comme pour confirmer ses pensées, une main se posa sur sa bouche tandis que quelque chose de froid, très certainement un couteau, se pressait sur sa gorge. Pourtant, elle n'essaya pas de se dégager de l'étreinte de son « agresseur », toujours aussi calme, son sourire agaçant collé au x lèvres. Il sembla néanmoins la reconnaître et la lâcha prestement, la laissant s'écraser au sol en lâchant une exclamation mi-surprise, mi-désapprobatrice.
    - « Gamine, c'est toi ! Mais merde, je t’ai déjà dit que ce genre de quartiers n’était pas fait pour les petites princesses comme toi ! »
    - « Qu'est-ce que tu veux, Sam, la princesse s'ennuyait à attendre son prince charmant, alors elle est sortie... Et puis je t'emmerde et je vais où je veux. » La jeune fille s'étira souplement en grimaçant, le dit Sam l'ayant jetée à terre plus ou moins violemment. Il soupira en regardant la gamine vautrée à ses pieds se redresser lentement, son sourire mutin se transformant en un rictus douloureux. Ses longs cheveux auburn faisaient présentement office de serpillière tandis que ses grands yeux restaient obstinément fermés. Sérieusement, qu’est-ce qu’une fille comme elle foutait dans les bas quartiers d'une ville comme New York ? Sa silhouette gracile et son teint pâle lui donnaient des airs de poupée de porcelaine, fragile, sage et naïve. Impression renforcée par la rondeur enfantine de son visage, ses traits fins, et son épis plus rouge que brun, à la lumière jaunâtre des lampadaires, ondulant légèrement jusqu'au bas de son dos. Pourtant... Pourtant Nerina n'était ni fragile, ni sage ni même naïve... Nerina était...
    - « Mon pauvre Sam, tu rêvasses ? Je croyais que dans le « milieu », il ne fallait jamais baisser les yeux ? »
    Railleuse. Ironique. Irrespectueuse.
    Elle était à présent debout et s'époussetait avec nonchalance, son habituel rictus moqueur aux lèvres, faisant semblant de s'appliquer à faire disparaître toute trace de poussière -inexistante- de son chemisier immaculé. Il grogna et elle leva la tête vers lui, vrillant ses yeux dans les siens. Ses yeux, d'une couleur étonnante, vacillant entre le bleu, le gris et l'améthyste, brillant d'une lueur si particulière que jamais Sam n'avait su mettre de nom dessus.
    - « Et toi, Quasimodo, qu'est-ce que tu fais si loin de ta cathédrale ? »
    Illogique. Incompréhensible. Complexe.
    Il fronça les sourcils à l'entente du surnom.
    - « Quasimodo... ? » Elle lâcha un petit rire léger avant de passer une main dans ses cheveux, adoptant une mine innocente.
    - « Oui, je sais, mais qu'est-ce que tu veux, il n’y en a pas des masses, des clodos, dans les contes de fées... »
    Bonne actrice. Subtile. Intelligente.
    Il marqua un léger temps d'arrêt.
    - « Tu es entrain de me traiter de clodo, là? » Elle le regarda longuement et hocha finalement la tête, les yeux pleins de défi. Il la souleva par le col, constatant encore une fois à quel point elle était légère.
    - « Sale petite... » Elle le coupa, toujours aussi sereine.
    - « Garce, je sais. On me le dit souvent. »
    Calme. Passive. Insouciante.
    Il leva le poing, bouillant de rage. Ce n'était pas possible, cette sale môme avait un don pour la provocation ! Elle était capable de lui donner des envies de meurtre en des temps record...
    - « Alors comme ça, tu comptes me frapper, Sam ? Moi qui croyais que tu ne lèverais jamais la main sur une fillette dans mon genre... »
    Manipulatrice. Enfantine. Joueuse.
    Il ferma la bouche avant de la refermer, ses yeux s'écarquillant alors qu'il la lâchait, surpris. Au lieu de s'écraser au sol, elle retomba sur ses jambes et fit quelques pas en arrière, tirant sur les manches de sa veste, commençant sérieusement à avoir froid. De son coté, Sam n'était toujours pas remis. Il lui avait sorti cette phrase quand, déjà... ? Deux, trois ans plutôt ? Et là, elle la lui ressortait, mot pour mot. Il secoua la tête en se disant qu'il devrait savoir, depuis le temps, que Nerina ne commençait jamais une partie avant d'être certaine de sa victoire. Il la connaissait depuis assez longtemps et d'être toujours apte à entretenir un semblant de conversation avec elle pendant plus de cinq minutes. Bon, certes, elle se foutait ouvertement de lui, mais au moins, elle lui parlait et il ne pouvait s'empêcher de s'en sentir flatté, quelque part. Il devait la connaître depuis trois ans, et au début, il n'avait vraiment pas compris ce qu'une môme de 13ans dans les bas quartiers de la ville alors que son père était « pété de fric » -dixit Sam- et ce, toute les nuits. Les enfants n’étaient pas sensés dormir, dans ces moments-là ? Et puis pourquoi ici ? Elle avait fini par laisser entendre, à demi-mots, qu'elle souffrait d'insomnies idiopathiques, et que de toutes façons, elle « n'avait même pas besoin de sommeil pour le surclasser en à peu près tout » avec un sourire railleur. Et puis il finit par comprendre pourquoi elle risquait sa vie à chaque instant alors qu'elle pouvait simplement s'enfoncer dans un immense lit au matelas molletonné. Nerina aimait le danger, presque autant qu'elle aimait jouer. Jouer... Comme elle le faisait à l'instant avec lui. Il savait qu'elle analysait la moindre de ses réactions, s'amusant à le voir rager aussi facilement, même après autant de temps à la côtoyer. Il allait répliquer mais fut coupé par un hurlement strident, mêlant douleur et surprise. L'auburn adopta une mine attristée et lança, jouant distraitement avec sa cravate.
    - « Et une personne de moins sur terre, une... » Elle connaissait bien ce genre de cri, et elle savait que si celui qui l'avait émit n'avait pas déjà clamsé, ça ne tarderait pas... Un sourire enjoué étira ses lèvres quand elle continua/
    - « Voyons le bon coté des choses, Sam... C'est si beau, les fleurs de sang sur les murs... » Le dit Sam n'était même pas surpris. Il avait appris que la considération de la vie humaine n'était vraiment pas le genre de la maison. Tant qu'elle avait ce qu'elle voulait, Nerina se fichait bien de ce que ça pouvait coûter. Elle sortit son portable de sa poche et fronça les sourcils en voyant l'heure qu'affichait l'écran. Elle soupira en rangeant l'appareil avant de lui offrir son plus beau sourire innocent.
    - « Tu m'excuseras, Sam, mais je dois rentrer... Je te dis à demain, Quasimodo ? » Il n'avait même plus la force de s'énerver. Il la regarda partir en chantonnant, las. Et c'était comme ça toutes les nuits...



III- 7, 8, 9, sort vite de ton œuf.

    Nerina Ash naquit une magnifique nuit d'été, un certain 23 Juillet 1994, dans une petite clinique au centre d'un des quartiers sud de Palerme, en Italie. Sa famille se composait déjà de sa mère, Lucia Ash, une jeune sicilienne pure souche, de son père, Aaron Ash, de quatre ans son aîné, originaire de New York et enfin, son grand frère, Emiliano, 5ans et pas encore toute ses dents. La gamine grandit dans une petite maison coloniale perdue au sud de la Conca d'Oro, avec le papa le plus génial du monde, la maman la plus douce de l'univers et le meilleur grand frère qui puisse exister. Elle était heureuse. Pourtant, elle aurait dû savoir que tout cela était éphémère. Éphémère comme les papillons qui venaient mourir sur le rebord de sa fenêtre, qu'elle recueillait au creux de ses paumes avant de les lancer très fort dans le vent pour leur offrir un dernier vol, éphémère comme les pétales diaphanes des pissenlit sur lesquels elle soufflait pendant ces longues nuit d'étés passés a longer l'Oreto avec Emiliano. Et ce qui devait arriver, arriva. Elle avait à peine 6ans, à l'époque... A cet âge-là, on ne devrait pas se retrouver confronter à ce genre de situation. C'était en hiver, d'ailleurs, elle avait toujours détesté l'hiver, frileuse comme elle était. Bref, c'était... Le 13 ? Non, le 12Descembre et il faisait très froid -du point de vue de Nerina, en tout cas. Elle rentrait de l'école, chantonnant doucement une vieille comptine que lui avait apprise sa mère, un après-midi d'été ou elle s'ennuyait, légèrement étonnée que son frère ne soit pas venu la chercher, aujourd'hui. Elle arriva bien vite chez elle, impatiente de raconter sa journée à son aîné, un sourire innocent étirant ses lèvres fines. Dans sa précipitation, elle ne remarqua pas la voiture étrange garée dans l'allée, ni même l'absence du vélo d'Emiliano... Elle entra, avant de crier d'un ton enjoué.
    - «Je suis rentrée! » Ne recevant aucune réponse, la gamine fronça les sourcils et courut jusqu'au salon, commençant sérieusement à s'inquiéter en reconnaissant ce qui semblait être des sanglots.
    Alors Nerina attendit patiemment que son grand frère lui revienne, que l'état de sa mamma s’améliore et qu'elle recommence à manger correctement, que son papa ne retrouve le sourire. Elle attendit longtemps. Un mois. Deux mois. Trois mois... Au bout de six mois, pas la moindre trace d'Emiliano. Un jour, des gens vinrent emmener sa mamma. Sa mamma et son regard si doux, si tendre et compréhensif... Mais elle ne voulait pas la laisser s'en aller, elle refusait de perdre sa mère. Alors qu'elle se débattait pour qu'on la laisse aller la voir, son père la prit a part et lui expliqua la situation le plus calmement possible.
    - « Calme-toi, Rina. Ils emmènent Lucia pour l'aider, parce-que... Parce qu'elle ne peut plus s'occuper de toi... Mais ça ne veut pas dire qu'elle ne t'aime pas, tu sais ! On pourra lui rendre visite quand tu voudras... » Mais la gamine n'était pas dupe. Elle savait que c'était faux, et que plus rien ne serait comme avant. Alors elle alla trouver refuge sous leur citronnier, à elle et a Fratello pour pleurer. Et elle pleura longuement, jusqu'à l'épuisement. A ce moment-là, ses yeux encore humides se posèrent sur une petite parcelle de terre juste à côté d'elle, et elle eut une idée. Si Emiliano était parti, il le lui aurait certainement dit. Ou alors, il lui aurait laissé quelque chose... Elle creusa un petit moment, avant que ses doigts fins de heurtent finalement quelque chose de dur. Elle sortit une boite en fer, qu'elle ouvrit sans hésitation. C'était un vieux coffret en métal rouillé qu'ils s'étaient amusés à enterrer un jour de canicule, deux ans plutôt. Sauf qu'à l'intérieur, il n'y avait pas les dessins qu'elle avait fait à l'époque mais une jolie petite chaînette au bout de laquelle pendait un papillon en argent. Comme ceux sur lesquels elle soufflait, plus jeune, comme pour leur insuffler un peu de vie, pour un dernier vol. Sa gorge se noua elle lut la petite lettre qui accompagnait le tout ; «Pour te rappeler à mon bon souvenir, ton frère qui t'aime, Emiliano. » Alors il était vraiment... Parti ? Non, non, il ne pouvait pas l'avoir abandonné... Pourtant, c'était bien son écriture... La jeune fille ferma les yeux et se laissa aller à un sommeil réparateur, épuisée.
    Quand elle se réveilla, elle se trouvait dans sa chambre, à moitié hors de son lit. Et à partir de ce moment-là, tout s'enchaîna très vite. Leur départ pour New York, le mariage de son père, la naissance de son « petit frère », son changement radical de personnalité, son insomnie, tout ça... C'était passé tellement vite, sans même qu'elle ne s'en rendre compte.

    C'est donc naturellement qu'elle déboula dans la cuisine de leur impressionnant duplexe, habillée depuis plus de deux heure, faute de pouvoir dormir, en ouvrant en grand un placard, son habituel sourire mutin aux lèvres, toujours aussi provocante, ses écouteurs enfoncés dans les oreilles. Nerina adorait la musique, en plus, ça mettait son père en rogne qu'elle détruise son ouïe de cette manière, alors c'était tout bénéf'. Depuis qu'ils avaient quitté sa Sicile bien aimé, elle se vengeait sur lui -et sur tous les autres humains qui avait le malheur de croiser sa route, mais ça, c'était autre chose- et vu que la vengeance était un plat qui se mangeait froid, elle transformait toutes les petites choses du quotidien en batailles qu'elles gagnaient a tous les coups. De toute façon, elle ne pouvait PAS perdre. Elle finit par refermer le placard et prit son sac, qui avait été jeté sur une des chaises en bois noble la veille. Elle sortit de l'appartement en se retenant de justesse de claquer la porte. Son petit frère dormait, quand même... Son sourire s'agrandit quand elle se rendit compte qu'elle avait beau détester son père et être complètement indifférente à sa mère, elle aimait beaucoup le petit Mizune –Oui, son cher père avait épousé une japonaise. Il devait aimer l’exotisme…-. Elle dévala l'escalier en essayant de se rappeler ce qu'elle pouvait bien avoir comme matières, aujourd'hui... Espagnol, math, anglais, sport et l'après-midi re-math et enfin SVT... Elle réfléchit quelque secondes avant d'établir son programme : Espagnol, heure libre, simili-sieste et... C'était tout. Elle sécherait le sport et n'irait pas l'après-midi. De toute façon, elle mettait un point d'honneur à ne jamais avoir au-dessus de cinq dans toutes les matières cités, pour bien faire rager son père. Ah, et aujourd'hui, elle larguerait son « copain » du moment, parce qu'elle en avait assez joué avec lui, et que ses réactions s’avéraient décevantes... Voyons voir comment il allait agir en se sentant humilié et blessé... La journée commençait bien !

    Nerina flânait tranquillement dans les rues bondées de New York, se mêlant à la foule avec délectation. La journée s'était très bien passée, et la réaction du jeune homme qui lui servait de divertissement avait été à la hauteur de ses espérances. Il avait essayé de la gifler, passablement énervé et humilié, mais elle avait esquivé en riant avant de se détourner et de l'enfoncer encore plus à grand aide de piques acides et cyniques. Comme prévue, elle s'était enfui a l'heure sport, comme tous les dimanches, et ce, avec une facilité déconcertante. Et ça se disait meilleur établissement de la ville... La brune éclata d'un rire léger, simplement heureuse. Elle adorait la sensation de sentir des milliers et des milliers de gens l'entourer, la frôler, la bousculer... Oui, New York était ludique. Vraiment.
    Elle décida finalement d'aller attendre son frère, se disant que sa lui ferrait certainement plaisir. Elle s'adossa au mur faisant face au grand portail et se demanda pourquoi elle était là. C'était vrai, pourquoi est-ce qu'elle voulait faire plaisir à ce gamin avec qui elle n'avait rien en commun... Pourtant, elle était tombée sous le charme du gamin blond aux grands yeux ambrés qui s'accrochait a ses jambes quelque années plutôt en gémissant des «Onee-chan... ». Et puis, elle avait un faible pour les choses mignonnes Et puis chaque fois qu'elle l'envoyait balader, il revenait vers elle, profondément gentil. Perdue dans ses pensée, elle ne remarqua pas l'ouverture du portail, ni même l’afflux des élèves, tous dans le même uniforme... D'ailleurs elle aussi devrait porter une tenue réglementaire, mais vue qu'elle n'était à son goût, elle l'avait un peu modifié... Elle fut sorti de ses réflexions par deux bras entourant sa taille et une petite tête reposant sur son ventre. Elle sourit en ébouriffant les cheveux de Mizune d'un geste débordant d'affection, chose si rare de la part de quelqu'un comme Nerina...
    - « Onee-chan ! T'es venue, finalement! » Il le va la tête vers elle et elle ne put s'empêcher de fondre devant les grand yeux pétillant du gamin. Il ne devait pas avoir plus de dix ans, et elle faisait bien une tête et demi de plus que lui. Prise d'une soudaine impulsion elle le souleva de terre et le posa sur ses épaules et déclara, prenant déjà le chemin opposé à leur appartement.
    - « Bon, Bambino, aujourd'hui, on passe l'après-midi entre nous ! Sécher ne va pas te faire de mal, surtout avec tes notes. » Il allait protester, sérieux et obéissant comme il était, mais Nerina l'acheva.
    - « On ira manger japonais, si tu veux... »
    Les deux Ash marchaient désormais en direction de leur maison, main dans la main. Le regard ne Nerina dévia de la route avant d'aller se poser sur ce qu'elle voyait de son petit frère. Ses cheveux blonds paille retombaient sagement sur son front, et il faisait des gestes amples de sa main libre, poussant des exclamations enjoués. Il était si innocent, si pur, si gentil... Elle se rendit soudain compte qu'elle l'aimait vraiment. C'était une vérité inébranlable, c'était... Concret. Et Nerina avait besoin de concret pour vivre. Elle ne réfléchit pas et dépassa Mizune avant de tomber à genoux devant lui. Il la fixa, interloqué, et fronça les sourcils en la voyant enlever son écharpe. En fait, c'était simplement un bout de tissu long et large, léger et pas très chaud, d'un beau bleu roi. Elle y tenait beaucoup et ne s'en séparait jamais depuis qu'elle l'avait acheté dans un marché au pus, pendant un voyage scolaire à Paris, trois ans plutôt. Il sursauta en sentant le tissu s'enrouler autour de son cou. Il baissa les yeux vers le visage concentré de sa grande sœur, occupée à ajuster l'étoffe. Quand elle s'estima satisfaite, elle l'enlaça et le serra très fort. Ce fut un moment bref, mais le jeune métisse en profita jusqu'au bout, savourant cet instant si rare. Elle se releva bientôt avant de déclarer, reprenant sa main dans un geste machinal.
    - « Garde là précieusement, Bambino... Comme ça, tu ne pourras pas oublier que je t'aime. » Le gamin se figea, éberlué. Il ne doutait pas de l'affection de son aînée, mais... C'était la première fois. La première fois qu'elle le disait. Il fut sorti de sa torpeur par une pression sur ses doigts et rejoignit Nerina au pas de course avant de murmurer, juste assez fort pour qu'elle l'entende : « Ore mo, Onee-chan... »

    On était Samedi quand Nerina décida de faire du rangement dans ses placards, délaissés il y a environ quatre ans au profit de son dressing. Il était 6h 36 et elle avait fini son livre de chevet, avait pris un bain, et avait même fait un exercice de math ! Ça montrait à quel point elle était désespérée. Ensuite, après d'intenses réflexions, elle s'était souvenue de leur existence, et s'était dit que ce serait bien d'y faire le tri. Elle y trouva d'abord des vêtements trop petits pour elle, des écouteurs a moitié déchiquetés, des bijoux et pleins d'autres trucs complètements inutiles à ses yeux. Et puis... Et puis sa main heurta quelque chose de dur, froid et lisse. Son habituel sang-froid à toute épreuve décida de se faire la malle et son cœur rata un battement. Elle hésita quelque secondes puis tira sur l'objet métallique. Elle faillit s’étrangler avec sa salive en reconnaissant le vieux coffret totalement rouillé qu'elle tenait à présent à deux mains. Oh putain... Elle se laissa tomber par terre, hésitante. L'ouvrir ou pas... ? Elle ne pouvait pas faire comme si de rien n'était après tout ce temps où elle s'était forcée à oublier, mais d'un autre coté... D'un geste brusque, l'ongle de son pouce remonta le couvercle. Les effluves acidulés, pourtant presque totalement dissipés, la prirent immédiatement aux tripes. Elle eut un haut le cœur et dut s'appuyer au mur, les yeux obstinément fermés, mains crispés sur la petite boite en fer. Elle aurait jamais dû l'ouvrir, cette foutue boite toute rouillée et sale et... Elle se leva d'un bond, fourra le pendentif dans sa poche avant de sortir et se diriger d'un pas décidé vers la chambre de son géniteur. Elle ouvrit brusquement la porte, faisant le plus de bruit possible afin de réveiller son père.
    - « Le vieux, il faut que j'aille à Palerme. Que tu le veuille ou non. »


    Tout s'était enchaîné très vite, une fois encore. Elle avait demandé, non, ordonné à son père de lui acheter un billet d'avion pour Palerme, et elle ne savait pas pourquoi, mais il avait accepté sans faire d'histoire... Peut-être à cause de l'empressement qui emplissait ses yeux ? De toute façons, elle s'en foutait, du moment qu'elle avait eu ce qu'elle voulait... Elle regarda autour d'elle et frissonna, reconnaissant sans peine les immeubles du chef-lieu de la Sicile. C'était étrange... Elle n'avait que de vagues souvenirs de son voyage, comme si elle venait juste de sortir de sa transe... En tout cas, elle se tenait maintenant devant une immense bâtisse blanche, et maintenant qu'elle était en pleine possessions de ses moyens, elle hésitait... Elle se mordit la lèvre inférieure et se gifla mentalement. M*rde, quoi ! Évidemment qu'elle allait y aller ! Il en fallait plus pour la faire fuir, voyons... C'est donc en essayant vainement de son convaincre qu'elle poussa la grande porte en verre de l'imposant bâtiment. Elle avança lentement, très lentement vers la réceptionniste qui l’accueillit avec un sourire chaleureux. Ça lui avait manqué, cette chaleur, cette familiarité, ce naturel...
    - « Bonjour ! Je peux vous aider ? » Mais arrête de sourire, merde, tu bosse dans un asile de fous ! L'auburn prit une grande inspiration pour éviter de lui balancer ça et lui demanda dans un italien parfait.
    - « Je pourrais avoir le numéro de chambre de Lucia Perocci … ? » Ca aussi c'était étrange. Le fait d’appeler sa mère par son nom de jeune fille... Parler italien en pleine rue, comme ça, ça lui faisait bizarre aussi. La jeune réceptionniste garda le sourire et enchaîna.
    - « Vous êtes de la famille ? »
    - « Oui, je suis... Sa fille. » Pourquoi elle avait hésité ? Bien sûr que c'était sa mère ! Mais faut dire qu'après près de neuf ans d'oubli, ça ce la foutait mal de revenir, comme ça, et de faire comme si de rien était... La jeune femme la sortit de ses sombres pensées.
    - « Chambre 56, troisième porte à droite en partant du fond. Vous n'aurez qu'à dire à l'infirmière de garde que vous êtes de la famille, elle vous laissera rentrer. » Nerina hocha la tête en signe de remerciement et se détourna, avançant lentement vers la chambre numéro 56, tentant-en vain- de calmer sa respiration qui se faisait de plus en plus saccadée. Elle venait de se rendre compte qu'elle n'avait aucune idée de ce qu'elle pourrait bien trouver derrière cette foutue porte... La jeune fille s'arrêta en remarquant le numéro 56 et prit une grande inspiration avant de frapper trois coups secs et attendre. Elle allait faire demi-tour et s'en aller quand la porte s'ouvrit sur une femme d'âge mûr a l'air fatigué, toute de blanc vêtue. Nerina prit son courage à deux mains et déclara, le visage impassible.
    - « Bonjour, je suis venue voir Lucia Perocci. Je suis sa fille. » L'infirmière la regarda longuement, sourcils froncés, certainement étonné de ne jamais l'avoir vue avant. Elle finit par lui faire un sourire las et s'écarter de la porte pour la laisser passer. Après une ultime hésitation, Ash pénétra dans la pièce. Et ce qu'elle vit fit faire une embardée à son pauvre cœur maltraité, ces derniers temps. Une femme -non, sa mère, était allongée sur le lit immaculé au centre de la pièce tout aussi blanche et impersonnel, ses cheveux n'étant plus qu'un amas rêche, sale et zébré d’argent, dont elle avait très certainement oublié jusqu’à l'existence même, pourtant… Pourtant l’éclat de ses yeux verts d’eau restait inchangé. Tendresse, chaleur, douceur, compréhension…En l'apercevant, Lucia fronça les sourcils avant de se redresser difficilement. Elle n'avait pas cinquante ans, mais on lui donnerait soixante-dix. Un sourire enfantin se dessina néanmoins sur ses lèvres et elle fit signe a Nerina d'approcher. Cette dernière obéit, la gorge nouée. Elle dut se faire violence pour ne pas se dérober quand sa mère posa sa paume rêche sur sa joue avec une volupté fantomatique.
    - « Oh... Vous êtes si belle ! C'est incroyable... Vous ressemblez tellement à ma fille ! Elle est partie avec son frère et son père, mais ils reviendront bientôt ! Je suis sûre que c'est pour me faire une surprise ! Je les aime tellement... Ils vont revenir, n'est-ce pas ? » Pendant tout le monologue de sa mère, Nerina avait dû faire des efforts surhumains pour pas s'enfuir en courant. Cette femme, sa mère, la folie incarnée... Elle ferma les yeux alors que sa paume de Lucia continuait à se mouvoir sur son visage fin, avant qu'elle ne descende lentement dans son cou, finissant par lui agripper les épaules avec le peu de force qu'il lui restait. Elle la secoua vainement, sa voix reflétant à présent tout son désespoir.
    - « Mais parlez ! Parlez et dites-moi qu'ils vont revenir. Qu'ils vont revenir bientôt ! » L'auburn ouvrit péniblement les yeux, les posant sur celle qui avait été le centre de son monde neuf ans plus tôt. Elle se força a sourire et lâcha, faisant un énorme effort pour que sa voix ne tremble pas.
    - « Oui, ne t'inquiète pas, ils vont revenir... Bientôt... » Sa génitrice lui offrit un sourire sincère alors que ses lèvres se posaient sur son front avec douceur et qu'elle murmurait un léger « merci » d'une voix brisée. Puis elle se laissa tomber en arrière, fermant les yeux. Nerina ne sut jamais si elle s'était simplement endormie ou si elle avait rendu l'âme, d'ailleurs elle s'en foutait. Alors que les médecins et autre infirmières se pressaient autour de son pauvre corps décharné, la métisse en profita pour s'en aller, les mains enfoncées dans les poches de son habituel short noir, le regard perdu dans le vide. Elle marcha longtemps, longeant l'Oreto, s'arrêtant parfois pour effleurer l'eau verdâtre du bout de doigts. Elle finit par s'arrêter, lasse, fatiguée et totalement déboussolée, cette même douleur atroce lui enserrant la poitrine avec force. Quand elle leva les yeux, elle faillit s’étrangler en reconnaissant la petite maison coloniale qui se dressait devant elle. L'odeur d'agrume qui flottait dans l'air lui donna le haut-le-cœur autant qu'elle ne l'apaisa. Sans vraiment s'en rendre compte, elle s'avança lentement vers la porte et l'ouvrit d'une pichenette. Un sourire amer étira ses lèvres alors qu'elle s'engouffrait dans la vieille bâtisse qui avait été son chez elle, 9ans plus tôt. Sourire qui s'évanouit dès qu'elle se rendit de qu'elle était en train de faire, et qu'elle sentit sa gorge se nouer. Mais pourquoi diable était-elle revenue... ? Elle aurait pu continuer à s'enfoncer dans son mensonge, mais non. Il avait fallu qu'elle trouve cette putain de petite boite et qu'elle se sente obligée de vouloir quelque chose de plus concret encore que l'oublie dans lequel elle vivait. Et maintenant, elle était là, dans la chambre de son frère -tient, elle ne se souvenait pas avoir monté les escaliers, pourtant...- la douleur se transformant peu à peu en une envie irrépressible de pleurer. Comment, mais comment elle avait pu perdre le contrôle aussi facilement ? Comme quoi, un monde ne tient qu'à très peu de choses... Elle se laissa tomber sur le lit de son aîné, faisant voler un nuage de poussière autour d'elle. Elle tâta la poche de sa veste et en sortit le pendentif qui était à l'origine de tout ça. Son poing se referma sur le petit papillon en argent et une larme roula sur sa joue gauche. Elle n'essaya même pas d'arrêter les autres, se recroquevillant en position fœtale, laissant les sanglots agiter ses frêles épaules. Elle aurait tant voulu pouvoir s'endormir, s'abandonner au sommeille et oublier, tout simplement. Un grincement, presque inaudible, la sortit de sa torpeur et elle leva la tête vers l'origine du bruit, surprise. Elle ne fit même pas attention au fait qu'autour d'elle, il n'y avait plus que le néant et se contenta de fixer la gamine en fauteuil roulant qui s'approchait d'elle, sept crayons de couleur a la main. Nerina fronça les sourcils, les larmes inondant toujours son visage pâle. Elle était en train de divaguer, là... ?
    -« Bonjour petite couleur perdue… Astrid est là, Astrid est venue te sauver, n’aie plus peur… Astrid est seule aussi, veux-tu jouer avec Astrid ? »
    Alors comme ça, la môme s'appelait Astrid... ? Jouer avec elle... ? Un sourire ironique étira ses lèvres quand elle pensa a quelle point elle adorait jouer... Et puis ses yeux clairs s'ancrèrent dans ceux, bleus nuit, presque noirs de handicapée et ses sanglots redoublèrent, incontrôlables. C'était le même regard. Le même regard qu'avait sa mère, la seule chose qui était restée intact chez cette femme, insensible au coulis des années. Cette même tendresse quasi maternelle, cette compréhension teintée de douceur... Elle n'hésita pas.
    - « Oui... Oui je veux jouer avec toi. Emmène-moi juste loin d'ici... » La fillette souris doucement avant de se mettre à faire tomber ses crayons, un a un, lentement, entonnant une chanson de sa petite voix cristalline, légère.
    - « Astrid choisit une couleur, Astrid choisit une couleur !
    De quelle couleur va-t-elle te peindre ?
    Elle va te peindre en ROUGE !
    Rouge passion, rouge colère…
    Elle va te peindre en ORANGE !
    Orange, centre de l’univers…
    Elle va te peindre en JAUNE !
    Tu seras heureux à jamais…
    Elle va te peindre en VERT !
    Vert, la chance te guidera mais…
    Elle va te peindre en BLEU !
    Peur dans les plaines abyssales…
    Elle va te peindre en VIOLET !
    Tes souvenirs te feront mal…
    Elle va te peindre en INDIGO !
    Ta folie tu ne pourras que craindre…
    De quelle couleur va-t-elle te peindre ? »
    Pour la première fois depuis 9ans, Nerina réussit à s'endormir.




IV- 1, 2, 3, qui est derrière toi ?

    Pseudo : Tana ou So', au choix >D
    Comment avez-vous trouvé ce forum ? Grâce a une très bonne amie!
    Avez-vous des suggestions pour l’améliorer ? Euh... Non, il est très bien comme il est <3
    Avez-vous des remarques à faire ? [code bon ♥] (Ça fait mystérieux, dit comme ça XD)

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Astrid


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message posté le Lun 16 Jan 2012 - 22:23 dans Re: Nerina In Wonderland <3 ... Comment ça, c'est pas le pays des merveilles?!
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    « Petite couleur que la vie a rendu forte et solide comme un roc, petite pousse qui cherche qui elle est en retournant à ses racines, pour toi Astrid a choisi le VERT. »
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Nerina Humeur : Excellente, comme toujours <3

Nerina


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message posté le Mar 17 Jan 2012 - 21:54 dans Re: Nerina In Wonderland <3 ... Comment ça, c'est pas le pays des merveilles?!
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Quand Nerina ouvre les yeux, elle ne se trouve pas dans la chambre de son frère, dans leur petite maison coloniale, à Palerme. D'ailleurs, elle n'est pas non plus à New York, elle est... Où est-elle, d'ailleurs ? Elle referme les yeux et essaye de faire le tri dans sa tête. Mais dans la tempête qui y règne, une seule phrase remonte à la surface, claire, nette et limpide.

« Petite couleur que la vie a rendu forte et solide comme un roc, petite pousse qui cherche qui elle est en retournant à ses racines, pour toi Astrid a choisi le VERT. »

Ah oui, la petite Astrid... Un sourire tendre vient prendre place sur les lèvres de l'auburn tandis qu'elle se remémore la gamine qui l'avait invitée à jouer avec elle auparavant... Elle lui rappelle sa mère et ses frères, quand elle y pense bien... Puis Nerina se souvient qu'elle ne sait même pas ou elle est et ouvre enfin les paupières pour voir des... Des ruines ? Oui, c'est bien ça, c'est de ruines. Semblables à celles qu'elle a pu admirer en Grèce quelque années plus tôt mais en même temps tellement différentes... Elle s'appuie sur ses paumes et se relève, les yeux toujours fixés sur ce qui l'entoure. Une fois debout, elle entreprend de tirer les manches de sa veste, plus par habitude que par réelle sensation de froid. Et là, quelque chose, une sorte d'éclat émeraude, attire son attention. Elle amène sa main gauche a portée de son regard Un papillon. Au creux de sa paume se trouve un papillon d'un vert magnifique, du vert des yeux de sa Mamma. Un papillon prêt à s'envoler, comme s'il n'attendait plus qu'elle souffle dessus pour lui donner un dernier élan avant qu'il ne s'éteigne pour de bon... Prise d'une soudaine impulsion, elle porte sa main à ses lèvres et souffle. De toute ses forces, presque désespérément, jusqu'à ce qu'elle se voit obligée de respirer à nouveau. Et elle se sent apaisée, au fond. Parce qu’elle est enfin loin de cette ville si morne et laide qu'était New York, enfin loin des souvenirs douloureux que lui inspirent sa bien-aimée Palerme. La seule chose qu'elle regrette, c'est de ne pas avoir revu Emiliano. Mais peut-être qu'un jour, Astrid acceptera de le faire venir dans ce qui semble être son monde, lui et Mizune... Un sourire naît sur ses lèvres alors qu'elle se met à avancer. Après tout, le jeu continue, non ? Malgré le changement de décor et de règle, ça reste un jeu, et dieu seul sait à quel point Nerina adore jouer... Et elle continue à marcher, reprenant peu à peu le contrôle de la situation, un arrière-goût acidulé de citron sur la langue...
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message posté le Mar 17 Jan 2012 - 23:40 dans Re: Nerina In Wonderland <3 ... Comment ça, c'est pas le pays des merveilles?!
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    Très jolie fiche, Nerina est attachante et l'histoire est prenante j'adore ♥

    Validée VERT !
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message posté le dans Re: Nerina In Wonderland <3 ... Comment ça, c'est pas le pays des merveilles?!
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