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Lucia, le songe d'un soldat mourrant étendu dans la neige...

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message posté le Dim 20 Jan 2013 - 19:57 dans Lucia, le songe d'un soldat mourrant étendu dans la neige...
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Présentation de "Lucia"
"La guerre n’est pas faite pour ceux qui s’aiment"


I- 1, 2, 3, viens donc avec moi.


Prénom et/ou pseudo : Lucia (se prononce Lutchia)

Âge : 25 ans

Origines : Germano-Italienne

Arrivée : 1945

Manie, habitude : Esquisser de faux sourires a son entourage.

Marque : Croix de fer, sur la poitrine

Groupe : à remplir après l'intervention d'Astrid.




II- 4, 5, 6, je suis ta hantise.


« C’est une belle femme… » Commenta le premier officier, un sourire d’homme charmé aux lèvres.

« Oui » Ajouta le second « Mais c’est dommage qu’elle se force à sourire comme cela, ça gâche sa beauté… »

Ainsi, les deux officiers allemands, amis de longue date, se permettaient d’observer une dernière fois l’une de ses belles femmes du pays avant de partir sur le front d’où on ne revient pas. Il leur semblait, par ses traits langoureux et ses lèvres pulpeuses ainsi que par ses longs cheveux d’un noir bouclé magnifique, qu’elle avait un peu de méditerranéen dans ses origines. Sa démarche, malgré ses formes avantageuses, restait simple et digne. Elle portait du noir, comme en deuil, et le premier officier en conclu donc qu’il s’agissait d’une veuve de guerre.

« La guerre a mangé son homme… » Souffla il, soudain animé d’un respect quasi-sacré pour ces femmes au regard vide ,a qui on avait pris la moitié de leur âme.

Il la regarda encore, autant que les deux minutes trente restantes avant le départ du train lui permettait. Elle était belle, inutile de le nier, mais elle semblait si…Si vide…Son sourire, son regarde, ses gestes, on aurait dit qu’elle cherchait à jouer un rôle, a être quelqu’un. Le soldat dégluti, recula un peu. Il avait beau être habitué à l’horreur de la guerre, cette femme l’effrayait tout de même. La fadeur de sa personne, la banalité de sa démarche, le vide de ses yeux sombres qui semblaient vouloir se remplir d’expressions inutiles. Il cru un moment halluciner et se frotta les yeux…

« Karl, t’es sur qu’on n’est pas en train de rêver ? » Souffla-t-il, troublé.

« Pour sur, tu veux que je t’en foute une pour vérifier ? » Fit l’autre en rigolant.

« Non, ça ira, garde la pour les russes, ta torgnole ! » Rigola il, retrouvant soudain sa bonne humeur.

Le train démarra, Karl ferma la fenêtre. Son camarade éprouva l’étrange besoin de regarder une dernière fois la femme-fantôme. Ce devait être un esprit, ou une marionnette aux traits d’humains. Quelque chose s’en rapprochant en tout cas…On ne pouvait pas vivre ainsi, l’âme aussi vide. Il cligna des yeux, craignant de ne pas la retrouver, mais il l’aperçut, de loin, assise sur un banc, regardant les braves de la nation partir à l’abattoir du front de l’est.




III- 7, 8, 9, sors vite de ton œuf.


Dans mon souvenir, cela devait être une journée d'hiver, en 1942, comme celle-ci. En Allemagne, l’hiver est toujours assez rude, il faisait froid. Et si ma mémoire est bonne...enfin...Il me semble qu'il neigeait...Un peu, beaucoup. Les flocons tombaient tout doucement sur le sol, c'était étrange, mais il ne me semble pas avoir vue plus beau paysage depuis. C'était en début février, je crois...Oui, ce devait être en février, je me souviens l'avoir vue sur le cadran de cette horloge ancienne, dans cette petite boutique de vieilleries. Je portais les cheveux détachés, tu me dis toujours que je suis plus jolie comme ça, et tu me fais rougir. D’ailleurs, tu adorais me mettre mal a l'aise, ça je m'en souviens très bien!
Il faisait un peu froid, et mes doigts commençaient à me faire mal a travers le tissu de mes gants, et pourtant ils étaient bien chauds! Je t'ai attendu longtemps, tu sais? Mais tu n’es pas revenu, et il parait que tu ne reviendras jamais, c'est ce qu'ils ont dit, tes "collègues de travaille". J'ai voulu voir ta tombe, mais ils m'ont dit que tu n'en avais pas, et que tu étais quelque part, loin, très loin, là bas. En Russie, à qui on faisait la guerre, histoire de faire la guerre a quelqu'un. Alors comme ça, tu me laisse toute seule? Avec un enfant à naitre? Tu a bien due te moquer de moi, de la où tu étais, parce que j'avais le visage couvert de larmes quand ils me l'ont annoncé. T'a donné ta vie pour le Reich, qu’ils disaient, mais moi je m'en foutais, c'est toi que je voulais voir, pas la croix de ferraille qu'ils m'ont refourgués pour "l'honneur".
Tu avais dit de ne pas m'inquiéter, pourtant, hein, tu avais une permission, et tout irais bien, tu reviendrais bientôt...Au début, c'était pour noël, mais tu n'avais pas pus, alors c'était devenu fin décembre, puis fin janvier, et finalement, début février. Tu l'aimais à ce point, ton foutu pays? Notre foutu pays? Au point d'aller mourir pour récupérer un territoire dont on n’avait pas tant besoin que ça? Tu te sentais donc obligé de mourir pour faire la guerre? De mourir pour tuer? Oh, je sais bien, de la où tu es, tu ne me répondras pas, mais je n’attends pas de réponse tu sais...Je n'en attends plus de personne, à vrai dire.
Ensuite, deux mois plus tard, j'ai accouché, je ne sais pas trop ce qu'il s'est passé, avec ces bruits de bombardements en arrière plans et cette femme qui me criait que tout allais bien. Tout allait bien? Elle était ironique, la vielle, ou alors elle ne savait pas a quel point je souffrais. J'ai hurlé, je crois, hurlé aussi fort que la douleur l'était, et puis ensuite, je ne sais plus. Je crois que c'est là que j'ai perdu connaissance. Quand je me suis réveillée, ensuite, la même vielle peau m'a dit que mon bébé n'était plus là, tu te rends compte? Mon dernier morceau de toi s'est envolé aux cieux, j'espère que tu t'en occupe bien. C'était une fille, j'aurais aimé l'appeler Lucie...
Mais...Tu sais, j'ai l'impression qu'un morceau de moi est parti avec mon petit ange, me voila toute seule a présent, au milieu de ce grand pays en guerre, sans trop savoir que faire, sans trop savoir ou aller. Toi, tu aurais sue, pas moi. Je souffre de ton absence, je souffre de celle de Lucie, je souffre a l'idée que toi, moi, elle, on aurait pus être une famille. Mais je suis trop fatiguée pour pleurer. A vrai dire, je me sens trop vide pour avoir l'impression de pleurer sincèrement. J'ai l'impression d'être constamment une actrice, je ris, je souris, je marche, je pleure, je vis, sans en éprouver la moindre envie. Je suis un pantin que l'instinct de survie manipule aux grés de ces besoins, si ça ne tenait qu'a moi, j'en finirais. Mais je suis lâche, si tu savais comme je suis lâche.
Je me voyais donc forcée à vivre une vie dont je ne voulais plus, rythmée par la guerre, dont les nouvelles, si palpitantes pour les autres, me paraissaient si fades. Il parait qu'ils se sont affolés lorsque ça a été au tour des russes de nous envahir, lorsque de l'autre coté, les américains nous bombardaient. Moi, je n’avais pas peur, au contraire, soviétique ou américains, ces soldats seraient ceux qui exécuteraient la tache que moi-même ne pouvait accomplir, ils seraient ceux qui mettraient un terme a mes souffrances, comme cette idée était plaisante! Tu ne te rends peu être pas compte, et peu être que ces paroles t'horrifient.
De toute façon, je ne supporte plus rien dans ce pays, ni ces idiots de soldats qui marchent au pas la tête baissé sans savoir où ils vont, ni ses monstres en costume noir qui te regardent d'un air plus froid que la mort elle même. Je ne supporte plus ce sale rat d'Hitler, qui parle de l'honneur allemand, ce même honneur qui m'a volé mon homme, mon bonheur et mon avenir. Tout va mal, depuis que tu n’es plus là, tout autour de moi, on dit que l'histoire se construit, mais la mienne s'est déjà achevée, puis elle s'est écroulée, m'emportant sous les décombres.
Je perds pied, tu sais, je me souviens, avant la guerre, quand on était encore insouciants, quand on s'est rencontrés. Comme je regrette ce temps, c'était en été, oui, et ce n'était pas la guerre...Je me promenais avec Anna, mon amie, mon amie juive qu'ils on emportés là bas, je ne sais où. Elle aussi, elle m'a dit de ne pas m'inquiéter, et que tout ce passerais bien...Tout le monde se fout de ma gueule on dirait, ça vous fait sans doute plaisir de me voir espérer pour rien? Je te déteste, parce que tu as donné ta vie pour le pays qui m'a tout pris, tu sais, mais je t'aime aussi parce que tu as eu le courage de le faire. Mais moi je suis lâche, dieu comme je suis lâche...
Maintenant, je marche dans une rue désertée, secouée de souvenirs, de toi, de moi, de nous. Il parait que les russes arrivent bientôt, et c'est pour ça qu'ils sont tous partis. Moi je reste, et je regarde ma mort arriver, je marche dans ses rues sombres tel un fantôme, et je souris en pensant au moment on je vous retrouverais la haut, vous tous. Tu me reconnaîtras, hein, pas vrai? J’ai l’impression de devenir folle, dans ce monde d’apocalypse biblique ! Ah, si tu savais comme la fin du monde ne me fait pas peur, mon amour, la fin de mon monde a déjà eu lieu, rien de pire ne peu se produire pour moi, a présent ! Ou vont donc tous ses lâches qui fuient vers l’ouest ? Ne savent ils pas que c’est la fin ? Ce ne peu être que la fin du monde en avançant !
Soudain, un bruit crissant stoppe mes pas, et si je levais les yeux? Bas, pas la peine, et pourtant, je m'arrête tout de même. Ce bruit, on dirait un vieux fauteuil roulant usé…C’est étrange comme ce bruit chasse soudain toute pensée de mon esprit. Je ferme les yeux, et me laisse bercer par ce bruit étrangement régulier. Je suis calme, horriblement calme. Un sourire ironique s’esquisse sur les lèvres. Le froid de l’hiver est mordant et pourtant une douce chaleur m’envahie. Je peu ouvrir les yeux sans crainte, je sais qu’elle ne me veut aucuns mal…
« Bonjour petite couleur perdue… Astrid est là, Astrid est venue te sauver, n’aie plus peur… Astrid est seule aussi, veux-tu jouer avec Astrid ? » Murmure la douce voix enfantine.
Crois tu que notre fille aurais eu une voix aussi douce ? Qu’elle aurait été aussi belle que celle que j’ai à présent en face de moi ? Cette jeune fille, la, devant moi, est la beauté et la souffrance du monde incarné, à la fois magnifique et démente, j’ai l’impression de regarder le reflet de mon esprit dans une flaque d’eau trouble. Un rire sans joie, presque fou sort de ma gorge malgré moi. « Jouer ? A quoi veux-tu jouer, mon enfant ? A la guerre ? Aller, dit moi, qui de ton frère, de ton père ou de ta mère a été tués ? Dit le moi, qui je puisse occuper la place qu’il a laissée vide ! Moi aussi, je suis seule, moi aussi, alors j’attends ma mort, et si tu es la, c’est que tu l’attends également, attendons la toute les deux… » Soufflai-je, prise d’une impatience soudaine de gouter au linceul de la mort.
Alors, elle chante, de sa voix si douce et si tremblante. De cette voix d’enfant perdu qui cherche une issue au cauchemar dans lequel elle est plongée.

« Astrid choisit une couleur, Astrid choisit une couleur !
De quelle couleur va-t-elle te peindre ?
Elle va te peindre en ROUGE !
Rouge passion, rouge colère… Rouge sang, rouge bolchévique, rouge de haine…
Elle va te peindre en ORANGE !
Orange, centre de l’univers… Orange, orage, tonnerre qui gronde…
Elle va te peindre en JAUNE !
Tu seras heureux à jamais… Jaune, trahison, infidélité, poignard dans le dos…
Elle va te peindre en VERT !
Vert, la chance te guidera mais… Vert, espoir vain dans un monde d’horreur.
Elle va te peindre en BLEU !
Peur dans les plaines abyssales… Abysse de la guerre et de la solitude.
Elle va te peindre en VIOLET !
Tes souvenirs te feront mal… Violet, souvenir d’un passé heureux révolu…
Elle va te peindre en INDIGO !
Ta folie tu ne pourras que craindre… La démence que je crains envahi mon esprit…
De quelle couleur va-t-elle te peindre ? »
Je ferme les yeux, les ouvrent à nouveau, garde silence, puis fini par déclarer d’une voix de plus en plus faible. « Choisi, petite sœur, choisi…Qui sais, peu être que tout cela n’est qu’un rêve… J’aimerais qu’il dure toujours… ».
Oui, je veux rêver, et si je ne peu pas te retrouver, si je ne peu pas ME retrouver, alors que je vive dans son monde a elle, a jamais, eternel rebus de moi-même, reflet d’un miroir brisé donc les morceaux s’émiettent au gré de la guerre…

Moi qui ne suis plus que le songe d'un soldat mort, fait moi exister, petite Astrid...





IV- 1, 2, 3, qui est derrière toi ?


Pseudo : Tsu-chan, Eno-chan, la folle, la perverse, Pierre ou même Francis…

Comment avez-vous trouvé ce forum ? L’est génial, of course !

Avez-vous des suggestions pour l’améliorer ? Un design plus lumineux ?

Avez-vous des remarques à faire ? [code validé ♥] (je finit par le connaitre par cœur…)





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Astrid Age : 31
Humeur : Changeante.

Astrid


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message posté le Dim 20 Jan 2013 - 22:09 dans Re: Lucia, le songe d'un soldat mourrant étendu dans la neige...
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« Toi qui sourit dans le vent, qui n'est plus qu'une coquille vide d'émotions, une plaie béante que plus rien ne peut faire s'arrêter de saigner, Astrid va t'aider à combler les vides. Elle va te peindre en VERT ! »
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message posté le Dim 20 Jan 2013 - 22:38 dans Re: Lucia, le songe d'un soldat mourrant étendu dans la neige...
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Je suis une ombre, une ombre perdue dans l’abysse de son être. Et pourtant, ce petit ange me tend les bras, et déploie ses ailes pour m’emmener loin de la guerre. Et si je glissait mes mains entre ses doigts fins pour me laisser emporter dans son monde ? Je pourrais, je pourrais saisir ses mains d’enfants, il me suffirait de fermer les yeux, de faire le geste et…Mon corps dépasse mon esprit en vitesse, ma mains et déjà dans la sienne, et mes yeux sont déjà fermés. Alors, petite Astrid ? Ou m’emmènes-tu ?

« Toi qui sourit dans le vent, qui n'est plus qu'une coquille vide d'émotions, une plaie béante que plus rien ne peut faire s'arrêter de saigner, Astrid va t'aider à combler les vides. Elle va te peindre en VERT ! »

Le monde s’écroule sous mes pas, je sombre dans l’abime. Est-ce la mort ? Est-ce la fin ? Les russes sont arrivés, c’est certain, et cette petite aux faux airs d’anges était la slave de ma fin. Elle s’est bien jouée de moi ? M’a elle seulement prise au sérieux ? Si elle était soviétique, pourquoi parlait-elle ma langue ? Et moi…En quelle langue lui ai-je parlé ? Je ne m’en souviens même plus…

Quand j’ouvre les yeux, je suis allongée au milieu de ruines…Es le désastre annoncé par dieu dans la bible ? C’était donc ça, le jugement dernier…Nous avons pêchés, nous avons bafoués, tués, trahis, et Dieu a armés nos ennemis pour nous voir périr sous les flammes. C’est finit, fallait il que j’y survive ?

Pourtant, ce paysage n’a rien à voir avec l’Allemagne, ni avec l’Italie…Enfin, l’Italie du passé a un visage semblable a ces ruines. Je cligne des yeux, la fin du monde est plutôt belle, elle a un visage d’enfant. Il n’y a ni corps, ni sang sur ces champs de pierres antiques, juste la promesse d’un avenir sain et fertile. J’espère que ton paysage tiendra ses promesses, petite Astrid…
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Astrid Age : 31
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message posté le Dim 20 Jan 2013 - 22:50 dans Re: Lucia, le songe d'un soldat mourrant étendu dans la neige...
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Je t'aime. ♥ Nan mais Lucia a trop la claaaasse et tout et. Voilà. Sa vie est trop triste. Faut qu'elle fighte.

Validée VERT !
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message posté le dans Re: Lucia, le songe d'un soldat mourrant étendu dans la neige...
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