Invité Invité
| message posté le Mer 9 Jan 2013 - 19:41 dans Carpe Diem - feat. Nerina & Maximilian | • • | • • | Lumières dans les yeux, comme autant de petites lanternes allumées s’envolant dans la nuit d’encre de tes prunelles. Pourtant, ce ne sont que de pâles reflets de celles qui t’entourent, Nemo. C’est une fête foraine. Toi, tu les aimes bien, les fêtes foraines. C’est l’occasion de rencontrer plein de gens, de rire peut-être, de t’amuser. Ça faisait longtemps que tu n’y étais pas allé, non ? Alors, pourquoi ne pas profiter de cette occasion ? Cet endroit, il t’attire un peu. Il est coloré. Il est lumineux. Il est chaleureux. Il est vivant. Au fond, peut-être que tu espères que sa lumière t’éclairera un peu ? Ou peut-être est-ce que tu aimes juste l’odeur de la barbe-à-papa et les sourires heureux qui se dessinent sur les visages qui t’entourent ? En tout cas, maintenant que tu t’es immergé dans la foule, tu te sens intéressé par tout ça. Pourtant, ici, les gens ne sont pas différents d’ailleurs. Ici aussi, ils vont et viennent sans te voir. Mais toi, ça te suffit de les voir s’amuser. Tu ne t’attends pas à ce qu’on te remarque. Après tout, tu es si discret que tu doutes que quelqu’un t’apercevra au milieu de cette marée humaine. Alors tu avances, sans but, ton regard se pose un peu partout, tu cherches, sans chercher, sans trouver. Tu erres un peu au hasard, par-ci par-là, et puis ensuite, tu t’arrêtes devant une grande roue. Elle monte haut. Peut-être trop, pour quelqu’un comme toi. Pourtant, tu restes là, immobile, à la contempler. Cette action d’observation, c’est peut-être l’une des choses qui te correspond et te convient le plus. C’est aussi ce qui te distingue cette foule en mouvement. Eux, ils avancent et toi, tu fais du sur-place. Ils te houspillent, d’ailleurs, parce que tu gènes le passage à rester planté là, sans réagir. Mais tu ne les entends pas, trop occupé à admirer les lumières qui illuminent la scène. Tu fais même quelques pas en arrière pour pouvoir l’embrasser du regard, toute entière, lorsque tu butes dans quelqu’un et tu te retournes, sortant de ta rêverie. Tu as l’air encore un peu perdu, cet air un peu candide d’un enfant qu’on vient de sortir de sa douce utopie. Tu as un peu de mal à remettre les pieds sur terre, aussi ta voix te paraît un peu mal assurée lorsque tu t’excuses à la jeune fille que tu as à moitié bousculé.
« Désolé … » murmures-tu.
Elle t’intrigue un peu. Elle a l’air … forte ? Quelque chose comme ça. Ses couleurs vibrent plus fort que les tiennes. Mais ce n’est pas si difficile. Et puis, la couleur de tes cheveux te rappelle quelque chose. Ou plutôt, quelqu’un. Stoïque, tu continues à la fixer avant de te rendre compte que c’est malpoli et qu’elle doit sûrement être incommodée par ton regard inquisiteur. Tu souris légèrement, tripotant l’écharpe rouge sang qui t’enserre le cou.
« Désolé … » t’excuses-tu une nouvelle fois. « Vous me rappelez un peu quelqu’un, en fait … »
Et tu tournes les talons, un peu pour fuir cette vision de ton passé. Tu préfèrerais oublier, pourtant. Et puis … vers où fuis-tu ? Tu ne sais même pas où te portent tes pas. Et c’est ainsi que tu t’arrêtes devant … une maison hantée ? Tu n’es jamais entré dans ce genre de choses … Tu te retournes, prêt à retourner là où tu étais tout à l’heure, lorsque tu croises à nouveau le regard de la jeune fille. Mais malgré ta surprise, tu restes inexpressif. Comme à ton habitude.
|
|