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Yaune, celui qui ne te regarde pas ♪ |
| Yaune Age : 29 Humeur : ...
| message posté le Ven 8 Fév 2013 - 22:39 dans Yaune, celui qui ne te regarde pas ♪ | • • | • • | Présentation de "Yaune" "♪ Lève les yeux, embrasse les cieux ♪ " I- 1, 2, 3, viens donc avec moi.
Prénom et/ou pseudo : Yaune.
Âge : 18 ans.
Origines : Japonaises.
Arrivée : 2009.
Manie, habitude : ♪ Ne jamais regarder les gens en face ♪
Marque : Un huit inversé, symbole de l'infini, qui s'étale sur les doigts de sa main gauche.
Groupe : à remplir après l'intervention d'Astrid.
II- 4, 5, 6, je suis ta hantise.
Par une allure cadavérique que n'allège pas sa démarche décontractée, Yaune projette toujours une ombre au tableau. Le teint pâle, voir même très pâle, les cheveux n'ayant rien à envier au sombre plumage du corbeau, ce jeune homme semble ne jamais avoir croisé le moindre petit rayon de soleil, et cela accentue davantage les cernes qu'il arbore en permanence. Pourtant, ses yeux n'expriment aucune fatigue, son visage ne porte aucun fardeau. Bien que ses lèvres daignent rarement former un sourire, Yaune n'est pas malheureux, ni désespéré. Il se fiche également totalement de son apparence, de ce que les autres voient et pensent, et d'ailleurs cela se traduit par ses habits monstrueusement simples, l'absence de chaussures à ses pieds et sa façon de négliger sa tenue. Qu'autrui échafaude mille théories à son sujet ou parle de lui comme un grand zombie, qu'en a-t-il à faire?
Les centres d'intérêt de Yaune se situent à des lieues de ces petites préoccupations existentielles. Artiste dans l'âme, il déclare être un touche-à-tout, s'essayant au dessin, à la peinture, à la musique, à la sculpture, en passant par les poèmes et la littérature, sans oublier la cuisine et le cinéma. Cela le passionne, pas uniquement parce qu'il a grandit au contact d'artistes, mais aussi parce qu'il y découvre une autre dimension, fascinante. Yaune aime voyager à travers l'art, apprendre d'autres manières d’appréhender le monde. Il respecte chacun des cinq sens, n'en privilégiant aucun, s'appuyant sur la vue pour apprécier la simplicité des paysages, explorant de nouveaux univers culinaires grâce au goût, savourant la douce fragrance des fleurs les plus communes avec l'odorat, utilisant le toucher afin de mieux sentir la fragilité des choses et se servant de l'ouïe comme d'une ouverture sur une symphonie infiniment riche et diverse. Le jeune homme ne néglige pas non plus sa mémoire, son imagination, son inventivité et plus encore. Tout est art autour de lui et il n'a pas peur d'observer pendant des heures les éléments les plus anodins, du ciel nuageux à l'araignée capturant un éphémère dans sa toile.
Son sens de l'observation est donc aiguisé, mais il ne prête que peu attention aux personnes. Ce n'est pas qu'il soit asocial, ni renfermé, ni dépressif, cela, il ne peut pas l'être. Il sait parler, comme tout le monde, d'ailleurs très bien lorsqu'il s'emporte dans son élan, témoignant de ses longues années à se plonger dans la littérature, et ne refuse jamais une discussion. Cependant, vous pouvez avoir toutes les bonnes volontés, et lui-même peut être aussi amical que possible, il y aura toujours un mur entre vous et lui car son esprit est ailleurs. Pour franchir ce mur, cette distance invisible, presque trop subtile à débusquer, qu'il est facile de remarquer en ouvrant les yeux et impossible à palper si l'on ne prend pas la peine de réagir, il faut être - et attention, vous voilà prévenu - soit très spécial, soit disparu depuis longtemps. Yaune suit sa propre route, sans repousser les autres, sans les chasser, ni leur cacher quoi que ce soit, mais il ne vous regarda jamais en face, ne vous parlera jamais de ses plus profondes passions et n'abattra pas la mince cloison entre vous et lui, si vous ne brillez pas de cette lueur particulière qui attire les voyageurs hors du sentier et les pousse à s'extasier de découvrir la beauté au-delà du chemin tout tracé.
Ainsi, condamner Yaune pour son apparence et son attitude est une erreur facile à commettre, mais il n'en tient jamais rigueur. Poli, amical, cultivé, sensible, nonchalant, parfois amusant, d'autres fois amusé, volontier généreux, il n'offre son regard qu'à ceux qui le méritent et n'accordent pleinement son attention qu'aux morts, et à quelques rares élus. C'est un jeune homme énigmatique et particulier, on ne peut guère dire le contraire. Au moins, il est sûr de sa voie et n'en déviera que lorsque les ailes de son esprit d'artiste tomberont en une pluie de cendres.
III- 7, 8, 9, sors vite de ton œuf.
Même si il naquit un jour de pluie, dans un petit hôpital de la province japonaise, Yaune estimait avoir réellement commencé à vivre quatre ans plus tard, lorsqu'il fut en âge d'apprécier et de comprendre l'amour de ses parents pour l'art. Il se rappelait encore comme si c'était hier de sa première audition du Requiem de Wolgang Amadeus Mozart, plus précisément Dies Irae. Alors totalement livré à lui-même devant la grosse cheminée du salon, fasciné par le feu qui dansait dans l'âtre et grisé par la chaleur qui s'en dégageait, le petit Yaune n'était qu'un gamin comme les autres, explorant un univers qu'il avait encore du mal à appréhender. Sa mère, très absorbée par son travail de romancière, ne le surveillait que d'un oeil, tout en martyrisant joyeusement sa machine à écrire, tandis que son père brillait par son absence. Ce jour-là, alors que Yaune allait tendre la main pour caresser du bout des doigts les flammes, il fut stoppé dans son élan par la musique qui s'éleva soudainement de la radio, que sa mère venait d'allumer d'un geste machinal. La beauté du morceau, la terreur qu'il inspirait, la puissance de l'orchestre, tout cela fit prendre conscience à Yaune de la profondeur de toutes choses, à commencer par celle de son âme. Ainsi, il passa le reste de la journée à regarder le poste radio, s'abreuvant des sons qui en sortaient, et lorsque la nuit vint, il refusa de quitter le salon et devant tant de détermination, sa mère, peu autoritaire, le laissa dormir sur le vieux tapis, bercé par la musique, à la lueur des braises agonisantes.
Ce fut le début de la curiosité, le contact brutal avec l'art, d'abord la musique. Très tôt, il appris à nommer chaque genre musical et à apprécier chacun d'eux. Les quelques rares fois où son père s'attardait à la maison, il lui donnait des leçons de piano et lui apprenait à chanter, fredonner, siffler et hurler. Mais peu de temps après, Yaune se rendit compte que l'art et la culture ne se limitait pas seulement à cela. Tout un univers attendait d'être découvert!
C'est ainsi qu'à ses sept ans, il était déjà initié à de nombreux domaines artistiques. Deux fois par semaine, il accompagnait sa mère à ses réunions du club de littérature, dont elle était la présidente. Il écoutait en silence les discussions entre les écrivains d'âges et de sexes variables. Chaque fois, un nouveau livre était présenté, des morceaux étaient lus, analysés et commentés. Parfois, Yaune ne saisissait pas tout ce qui était dit, mais comprenait l'essentiel. Le reste du temps, quand il n'était pas à l'école, il restait dans sa chambre, regardait un film, dessinait des personnages grotesques, écrivait des textes courts ou écoutait une chanson. Lorsqu'il en avait marre, il sortait s'aérer l'esprit dans son minuscule jardin, comptant les insectes et tirant la langue aux voisins fouineurs.
Quelques fois, son père l'emmenait avec lui dans une de ses "expéditions farfelues", comme il les appelait. C'était sa passion, et c'était pour cela qu'il était si souvent ailleurs. Sa femme ne lui en tenait pas rigueur, car elle aimait ce qu'il faisait et elle savait qu'il n'oubliait pas sa famille. Yaune accompagnait donc son père sur son voilier, et ils naviguaient à travers l'immensité de la mer, prenant des photographies et admirant la faune et le paysage. Le père de Yaune filmait tout ce qu'il faisait, tout ce qu'il observait, puis réalisait des courts-métrages en y incluant des sons particuliers et des informations diverses, allant de la réflexion philosophique à la plus inutile des recommandations. Yaune en profitait pour essayer d'assimiler les techniques de celui qu'il admirait, respectait et aimait, mais comme souvent, beaucoup de choses lui échappait toujours. Il se disait qu'il fallait être patient. Plus tard, tout serait clair.
L'esprit de plus en plus vif en grandissant, Yaune devint également de moins en moins proche des autres. Il était là, mais sans être là. Il rendait même mal à l'aise plusieurs enfants, puisqu'il ne regardait jamais en face son interlocuteur, ses yeux vagabondant vers la gauche ou la droite, vers les cieux ou en direction du sol. A la longue, il était facile de s'y habituer, mais pour une première impression, c'était gênant. Yaune s'en fichait, continuant son long et difficile apprentissage du monde, et par la même occasion, prouvant à ses parents qu'il avait un réel talent. Sa mère commença à partager avec lui ses idées, lui demandant son avis pour ses romans et l'initiant à la cuisine. Quant à son père, il était fier d'avoir quelqu'un à qui transmettre sa passion et s'occupait davantage de son fiston. Même lorsqu'il s'absentait pendant des mois, vers des côtes étrangères, il gardait contact avec Yaune, lui envoyant des photos de ses découvertes, des souvenirs, des phrases cueillies au fil des rencontres.
Au collège, il laissait libre court à sa créativité et à son imagination, de toutes les manières possibles. Les professeurs apprirent soit à le détester, pour ses questions alambiquées et ses dessins inacceptables - surtout lorsqu'il griffonnait des mangoustes grimaçantes sur ses feuilles de test -, soit à l'apprécier, pour sa curiosité, sa grande mémoire et ses connaissances culturelles. La majorité des élèves l'évitaient, principalement à cause de son apparence physique et vestimentaire, mais certains le considérait comme un ami et passaient beaucoup de temps avec lui. Il s'attira la sympathie de nombreux artistes en herbe, ainsi que de plusieurs délinquants grâce à son talent inné pour les graffitis et l'insolence naturelle qu'il dégageait, sans pourtant le faire exprès. Yaune finit par s'intégrer dans divers clubs, comme celui de dessin ou celui d'échecs, et au final, on le classa dans la catégorie des surdoués un peu bizarres. Ce qui n'était pas tout à fait exact, puisqu'il n'était pas habile au point d'être un génie et qu'il était loin d'être étrange. Mais il ne pouvait rien contre les étiquettes. Et n'en avait rien à faire. Ses amis continuaient de le fréquenter, et de manière générale, tout le monde était aimable avec lui, puisqu'il n'avait jamais été désagréable avec quiconque.
Un jour, alors qu'il prenait des notes dans un parc, faisant couler ses pensées sur le papier, Yaune fut abordé par une jeune fille de son âge, environs une quinzaine d'années. Il ne leva pas les yeux vers elle, mais sentit clairement sa présence. Malgré tout, il continua son occupation, concentré. La demoiselle se contenta de s'asseoir à coté de lui et de s'adosser elle aussi au cerisier, paraissant lire par-dessus son épaule. Yaune, encore une fois, n'émit aucun son et n'eut aucune réaction. Ce n'était pas dans ses habitudes, puisqu'il prenait la peine de dire bonjour quand il rencontrait quelqu'un, et qu'il était beaucoup plus bavard. Après une heure ou deux, il se leva et prit la route pour rentrer chez lui, ne regardant pas la jeune fille, l'ignorant presque. Cette dernière le suivit jusqu'à chez lui, puis s'en alla ensuite naturellement, d'elle-même. Yaune l'oublia presque aussitôt. Il avait des sujets plus importants en tête, comme par exemple, le poème qu'il avait prévu d'écrire à propos des libellules.
Le lendemain, au collège, il ne fut quasiment pas étonné de retrouver la jeune fille, qui était en plus dans sa classe. Il ne l'avait jamais remarqué. L'artiste ne savait pas pourquoi elle avait soudainement décidée de le suivre partout, mais cela ne le préoccupait guère. Si cela lui faisait plaisir, inutile de la chasser. Elle ne le dérangeait pas. C'est ainsi que la demoiselle devint partie intégrante de son quotidien, sans qu'ils ne s'échangent un seul mot. Elle ne faisait que l'accompagner quand elle le pouvait, s'intéressait à ses oeuvres et le contemplait parfois d'un air mélancolique. Les amis de Yaune reçurent cette nouvelle camarade muette avec gentillesse et tolérance, le plus comique d'entre eux plaisantant souvent là-dessus en affirmant que Yaune devenait très populaire auprès des filles. Trois ans s’écoulèrent ainsi, le collège laissant place au lycée, et la fille mystérieuse devint comme une seconde ombre pour le jeune artiste.
Yaune se sentait bien. Il aimait le monde qu'il voyait, qu'il interprétait. Tout était simple, tout était si... subtil. Ce jour-là, alors qu'il pleuvait autant qu'à sa naissance, quelqu'un sonna à sa porte. Il regardait Princesse Mononoke, un film d'animation qu'il affectionnait particulièrement, mais daigna se lever, descendre les escaliers et ouvrir à la personne qui patientait sous la pluie. Sa mère était partie rencontrer un écrivain célèbre, une ancienne connaissance à elle, et son père se trouvait loin au sud, filmant la grande barrière de corail avec l'enthousiasme d'un gamin de cinq ans. Le visiteur était un de ses plus vieux amis, Fukuda, également un sportif respecté à leur lycée. Lui qui avait souvent le mot pour rire, il arborait un visage sincèrement désolé et peinait à trouver ses mots. Patient, Yaune attendit, son regard vagabondant à travers le paysage trempé. Finalement, au bout de quelques tentatives infructueuses, Fukuda enleva son éternel bonnet et expliqua, d'une voix claire:
-"Ren est morte, Yaune."
Le jeune artiste ne comprit d'abord pas. Qui était Ren? Il eut un très mauvais pressentiment, qui le prit aux tripes. Un frisson glissa le long de son dos, écorchant son calme habituel. Yaune voulut questionner Fukuda, mais soudainement, il comprit. Ses yeux parcoururent les environs, d'abord lentement, puis rapidement, paniqués. Pour la première fois depuis des lustres, Yaune regarda quelqu'un en face, scrutant le visage de Fukuda, cherchant à y déceler une trace de mensonge. Mais le jeune homme montrait une sincère compassion à sa douleur et n'avait pas l'air de lui jouer un mauvais tour. Devant cette preuve évidente, le jeune artiste s'élança brusquement sous la pluie battante, pieds nus, dévalant le petit escalier de pierre. C'était impossible. Il y avait quelque-chose qui ne tournait pas rond. Une anomalie venait de percuter de plein fouet l'univers qu'il commençait à comprendre. Tout s'écroulait. Tout devenait dépourvu de sens.
Yaune chercha pendant de longues heures. Il parcouru la ville dans son ensemble, fouillant ses moindres recoins. Ses pas le conduisirent au parc où il l'avait rencontré. Elle. Le souffle court, les yeux mouillés par la pluie et les larmes, il s'adossa au cerisier. Il venait de perdre ses repères. Du jour au lendemain. Et à cause de quoi? D'une simple fille. Il ne la connaissait pas. Il ignorait son nom jusqu'à aujourd'hui. Et pourtant, elle avait été si importante à ses yeux. Il ne s'en rendait compte que maintenant, maintenant qu'elle n'était plus là. Yaune resta toute la nuit dans la même position, et lorsque Fukuda le retrouva, il était gelé jusqu'aux os, mais son esprit brûlait toujours du feu de la passion, comme si les flammes qui le fascinaient tant lorsqu'il n'était qu'un gosse étaient revenues le posséder.
La semaine suivante, il était de nouveau lui-même, le jeune homme qui aimait les arts et qui ne regardaient pas les gens en face. Mais sous sa poitrine, son coeur hurlait. Ren - il connaissait son nom, à présent - n'était plus là. Renversée par une voiture. Et cela le perturbait plus qu'il ne l'aurait cru au départ. Sur ses feuilles de test, ses mangoustes griffonnées à la va-vite devenaient des jeunes filles au visage effacé. Chaque fois qu'il dessinait, Ren se rappelait à lui. Chaque fois qu'il écrivait, Ren hantait ses lignes. Chaque fois qu'il chantait, Ren vibrait dans sa voix. Chaque fois qu'il faisait de l'art, chaque fois qu'il pensait, chaque fois qu'il imaginait, chaque fois qu'il respirait, elle était là. Elle le suivait. Mais elle ne procurait plus cette présence rassurante et complémentaire. C'était désormais un fantôme angoissant et porteur de reproches. Pourquoi n'avait-il jamais prit la peine de la connaître alors qu'elle était là, prête à lui offrir son coeur? Pourquoi avait-il toujours esquivé son visage? Désormais, il ne se souvenait même plus de ses traits. Il était lui-même et il ne l'était plus. Inchangé et transformé.
Un soir, alors qu'il essayait de mettre de l'ordre dans ses affaires, Yaune remarqua que Ren était partout. Il avait écrit son nom sur la moindre petite feuille, sur les murs, sur ses livres. Ses carnets à dessin étaient submergés de portraits de la jeune fille. Sur des toiles, sa silhouette s'étalait, la peinture lui donnant vie d'une manière pâle et tremblotante. Dans un accès de colère, le premier qu'il avait jamais eu, il saccagea sa chambre, déchirant tout, ravageant l'art qu'il adorait tant. Lorsqu'enfin il n'y eut plus rien à détruire, Yaune s'effondra sur son lit. La radio, cabossée mais encore en état de marche, s'alluma soudainement, victime de dysfonctionnement. Le Dies Irae de Mozart s'éleva, impérieux. Yaune eut un de ses rares sourires, ne sachant pourquoi, et sombra dans les méandres du sommeil.
A son réveil, il était ailleurs. Ren n'était plus là. Il n'y avait que le vide et le silence abyssal. Soudain, il remarqua une jeune fille en fauteuil roulant. Prenant garde à ne pas trop la dévisager, il attendit, semblant récupérer calmement de sa colère précédente. Et il n'eut pas à attendre longtemps, car l'étrange fillette sortit de nulle part sept crayons de couleurs, comme une magicienne en herbe. Yaune lâcha un soupir. Ce n'était pas un rêve. Il connaissait son propre monde onirique, et ce n'était certainement pas ça. La jeune fille ne le regarda pas, plus qu'il ne la regarda.
- « Bonjour petite couleur perdue… Astrid est là, Astrid est venue te sauver, n’aie plus peur… Astrid est seule aussi, veux-tu jouer avec Astrid ? »
Yaune ne réfléchit qu'une seule seconde. Il paraissait être revenu des années en arrière, quand il aimait ce que disait ses parents, mais qu'il ne comprenait pas tout. Il avait exactement la même sensation à présent. Il regarda Astrid en face, résigné, et répondit poliment:
-" Bien sûr, ce serait avec plaisir. "
Cela sembla satisfaire l'enfant. Qui se mit à chanter. Yaune ferma les yeux sans s'en rendre compte, et ce n'était pas plus mal comme ça. Regarder quelqu'un trop longtemps lui donnait la migraine, étrangement. Il se concentra sur les paroles de cette chanson qu'il ne connaissait pas, mais qu'il savoura en silence, essayant de la comprendre, y arrivant presque. Astrid allait le peindre, et la pensée d'un artiste subissant ce sort lui arracha un sourire. Il avait presque oublié Ren, et ne réfléchissait plus qu'à une seule chose: la couleur qu'il allait recevoir. De quelle couleur allait-elle le peindre?
IV- 1, 2, 3, qui est derrière toi ?
Pseudo : Yaune
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| | | Astrid Age : 31 Humeur : Changeante.
| message posté le Ven 8 Fév 2013 - 23:41 dans Re: Yaune, celui qui ne te regarde pas ♪ | • • | • • | « Toi qui ne regarde pas, oiseau refusant de se poser sur une branche de peur de se mettre à réfléchir sur le monde qui l'entoure, toi qui avance au grès du vent pour ne pas trop penser, Astrid a choisi ta couleur... Elle va te peindre en BLEU ! » |
| | | Yaune Age : 29 Humeur : ...
| message posté le Ven 15 Fév 2013 - 17:50 dans Re: Yaune, celui qui ne te regarde pas ♪ | • • | • • | Ne pas voir était à la fois un bonheur et un supplice. Privé de la vue, un être pouvait aiguiser davantage ses autres sens, retournant cette perte à son avantage, mais ce n'était jamais facile de se voir refuser toute une perspective par simple caprice du destin. Yaune n'aimerait pas être atteint de cécité. Fermer et rouvrir ses paupières à volonté était un pouvoir grisant. Il profita encore pendant quelques instants du noir total, devinant qu'il n'était plus dans l'immense vide. L'air embaumait un parfum inconnu, sans doute émanant de fleurs sauvages, et fourmillait de bruits, du plus banal au plus insolite. Yaune était assis, c'est tout ce qu'il savait pour le moment. Il fit calmement le point, rassemblant à lui les fragments de sa mémoire confuse.
-"Toi qui ne regarde pas, oiseau refusant de se poser sur une branche de peur de se mettre à réfléchir sur le monde qui l'entoure, toi qui avance au grès du vent pour ne pas trop penser, Astrid a choisi ta couleur... Elle va te peindre en BLEU ! "
Oui... L'artiste se rappelait nettement de la voix douce et tendrement joyeuse de la jeune fille, Astrid. Elle avait décidée de sa couleur, tout en démontrant une étonnante connaissance de sa personnalité. Il ignorait comment elle avait fait pour lire jusqu'aux tréfonds de son âme, mais elle avait fait son choix et apparemment il était impossible de revenir en arrière. Cette expérience était très perturbante, et pourtant Yaune commençait à l'apprécier de plus en plus. Cela le distrayait et l'empêchait de penser à Ren, à tout ce qui avait failli naître entre eux, à tout ce qui était mort faute d'entretien. Le jeune homme finit par ouvrir les yeux, brusquement. Et il eut le droit à la plus belle claque visuelle de son existence.
Devant lui s'étendait un véritable rêve, une terre qui ne vivait qu'à travers l'imagination, bien tangible. Yaune ne pouvait restait indifférent devant tant de splendeur, mais il se força à détourner ses yeux de l'horizon pour examiner un peu plus ce qui l'entourait. C'étaient des ruines, magnifiques, reliques d'un passé mystérieusement attirant, et qui évoquaient les vestiges de l'antiquité, souvenirs d'une époque de héros et de tragédies. Il s'arracha à ses cours d'histoire pour détailler chacune des couleurs qu'il voyait, car le sol semblait porter sur sa peau une ribambelle d'arc-en-ciels. Seulement, il n'était pas assis sur n'importe quel cercle de couleur. Comme annoncé par Astrid, il s'agissait de la couleur bleue. Yaune n'aimait pas spécialement le bleu, mais avait appris à le tolérer et à le respecter, dans chaque œuvre, chaque paysage, chaque création.
-"Bleu... Peur dans les plaines abyssales..." chantonna-t-il, pensif. "La peur."
Il n'était pas stupide au point de ne pas avoir saisit le choix d'Astrid. C'était évident pour lui que la comptine qu'elle avait presque murmurée avait un sens profond. Par expérience, l'artiste savait qu'Astrid ne peignait pas au hasard, tout comme lui ne peignait jamais sur un coup de tête irréfléchi et inconséquent. Cette fillette étrange le fascinait. Il ne devait pas être le seul à avoir été entraîné dans ce monde merveilleux, cette réalité qui ne se présentait qu'à ceux qui étaient perdus. Yaune se leva, s'époussetant, puis remarquant une marque sur sa main gauche, plus précisément sur ses doigts. Il y reconnut le symbole de l'infini, un huit inversé, de couleur bleue. Cela le fit sourire. Il trouvait cela drôle, sans pouvoir vraiment expliquer pourquoi. Le bleu, la peur, l'infini... Un lien unissait tout cela. Yaune tourna la tête, à nouveau vers l'étendue utopique qui ne demandait qu'à être parcourue par son esprit sensible et artistique. Il avait échoué à comprendre le monde précédent, alors peut-être aurait-il plus de chances à saisir l'essence de celui-ci? Cela ne lui coûtait rien d'essayer. Loin du fantôme de Ren, suivant toujours son propre chemin, Yaune entama de sa démarche décontractée une nouvelle vie, prêt à jouer le jeu d'Astrid, mais aussi à conserver les règles de son propre jeu, le jeu de celui qui ne te regarde pas. |
| | | Astrid Age : 31 Humeur : Changeante.
| message posté le Ven 15 Fév 2013 - 22:31 dans Re: Yaune, celui qui ne te regarde pas ♪ | • • | • • | Fiche très touchante, vraiment. La perte de Ren m'a émue ;;
Validé BLEU !
Amuse-toi bien sur True Colors, j'espère que Yaune apprendra à ouvrir les yeux ^^ |
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| message posté le dans Re: Yaune, celui qui ne te regarde pas ♪ | • • | • • | |
| | | Yaune, celui qui ne te regarde pas ♪ |
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