Sweet Eden est une auberge qui existe depuis plus d’un siècle. Elle appartenait à mes arrières grands-parents et à leurs descendants au fil des années mais détrompez-vous, je veille personnellement à ce qu’elle soit bien entretenue et que les habitants ne manquent de rien. Ils viennent nombreux chaque semaine et se donnent à cœur joie aux divers divertissements que je leur propose, cérémonies, festivités, bals et encore de nombreuses activités. Beaucoup ont déniché du travail dans le village voisin et s’y sentent comme chez eux.
Si vous cherchez un lieu où habiter ou simplement l’envie vous prend de changer de décor, Sweet Eden et ses employés seront heureux de vous accueillir sachant qu’elle est aussi ouverte aux touristes venant d'autres pays. On propose les meilleurs services à un prix raisonnable, comme les sources chaudes, la nourriture maison, des chambres meublées et parfaitement accueillante pour tous les nouveaux, n’hésitez pas à y jeter un œil. »
Article apparu au journal local de Szekszárd, Hongrie.
Keisha a disparu. Je ne sais plus où elle est. Avant-hier, on a parlé ensemble, elle m’a fait part de son envie de quitter l’Auberge; après tout, cela fait plus de trois semaines qu’elle y est. Elle m’a dit vouloir rejoindre sa famille, son fils qui l’attend chez elle. En même temps, peut-être qu’elle est tout simplement revenue à sa vie après ces semaines dans lesquelles elle a pu remédier à sa dépression. Oui, elle a sûrement quitté l’auberge mais ce qui m’intrigue c’est qu’elle n’est pas venue me voir pour me l’annoncer, ou tout simplement me dire au revoir. Je pensais qu’on était amies. »
Passage tiré du journal intime d’Elena, une habitante de l’auberge.
Ils sont parmi nous. Mon grand père me le répétait sans cesse avant sa mort. Il m’a d’ailleurs raconté une histoire qui m’a laissé perplexe. Quand ma grand-mère est morte, il a pris la route, incapable de demeurer là où lui et sa femme avaient vécu de nombreuses années. Au cours de son périple, il découvrit une auberge et, assoiffé, décida de s'y arrêter. Il y resta plusieurs semaines mais plus le temps passe plus l’envie de partir commençait à s'estomper. Dès qu’il se pose des questions sur les habitants des lieux ou sur les employés, sa mémoire s’efface et il opte pour la même décision, la seule : rester. Il m’a raconté que le propriétaire organisait toujours des fêtes et d'autres divertissements, pour que les clients, à présent habitants de l'auberge, ne voient pas le temps passer... Ils étaient comme une grande famille, une grande famille constituée de personnes différentes, de statut social différent, de races différentes mais ils parvenaient à communiquer ensemble sans problème et dès que l’un éprouve l’envie de partir et que cette envie devient pressante, il disparaît sans laisser de trace. Chaque jour de nouveaux habitants arrivent et chaque jour l’envie de partir s’apaise. Ce n’est que lorsqu’il a découvert un portrait, datant de 1788 et représentant le propriétaire qui n’a pas vieilli, qu’il commença sérieusement à se poser des questions. Il est parvenu à quitter l’auberge mais une semaine après son départ, il a trouvé la mort. Je dois avouer que je ne l’ai pas réellement cru surtout qu’il a dit à mon père avant son départ, qu’il allait rentrer dans son pays natal, il a sûrement fabriqué toute cette histoire. Cependant, je me rappelle toujours de la terreur dans ses yeux quand il me parlait « d’eux ». Eux, qui ont des apparences humaines, parlent, mangent, marchent comme nous mais qui en dehors de cela n'ont plus rien d'humain. Les Ghosts. Ce sont les employés de l’auberge ainsi que le propriétaire. Ils possèdent des pouvoirs surnaturels. J’en ai conscience, cette histoire est digne d’un conte et que mon grand-père a été qualifié comme dérangé. N’empêche, je suis intrigué. »
Journal intime de Liam Ajka, détective.